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Facilitez vos démarches carcérales

Proche de détenus : bénéficier d’un soutien psychologique

Lorsqu’un enfant, un conjoint, un frère ou une sœur entre en prison, il peut être difficile de garder la tête haute et l’annonce d’une incarcération donne bien souvent lieu au développement de troubles psychiques. Traumatisante, l’expérience de la prison n’épargne pas les familles de détenus qui se demandent parfois qui solliciter pour être aidé. Nous vous indiquons ici la liste des interlocuteurs à privilégier pour trouver un soutien psychologique en tant que proche de détenu.

psychologue recevant la femme d'un prisonnier
Sommaire
soutien psychologique famille de détenus

Pourquoi les familles de détenu ont-elles parfois besoin d’un soutien psychologique ?

L’annonce de l’incarcération d’un proche est une épreuve difficile pour toute sa famille. Les parents, conjoints, enfants, frères, sœurs et amis peuvent rapidement se sentir démunis face à la disparition soudaine d’un être cher de leur foyer et de tout ce que la vie en marge de l’univers carcéral annonce.

L’ampleur des démarches nécessaires pour soutenir un détenu, les difficultés financières et l’éducation des enfants sont autant de questionnements susceptibles d’impacter la santé mentale de ceux qui sont contraints de composer avec la prison. Les interrogations liées à l’administration pénitentiaire ne sont que très rarement prévues par les familles de détenus dont l’état nécessite parfois d’urgence un soutien psychologique.

Les proches de détenus, en proie à la perte de leurs repères à l’annoncer d’une incarcération

Le placement en détention d’un conjoint, d’un enfant ou d’un parent donne bien souvent lieu à la perte des repères de ceux qui vivaient jusqu’alors sous le même toit qu’un détenu. Sa disparition soudaine du foyer, le rôle qu’il jouait en tant que père, frère, conjoint, fils ou ami ainsi que la réorganisation totale du quotidien nécessaire pour le soutenir tout en continuant de travailler et d’élever des enfants sont autant de faits qui fragilisent l’état psychique des familles.

Pour mieux vivre cette épreuve douloureuse, être psychologiquement accompagné est parfois nécessaire. Heureusement, de nombreux dispositifs sont justement déployés à cet effet.

Des inquiétudes vis-à-vis de l’éducation des enfants en marge de la prison

Aux parloirs des établissements pénitentiaires, nombreuses sont les mères qui se pressent d’entrer aux parloirs avec un, voire plusieurs enfants mineurs. Lorsqu’un conjoint est incarcéré, appréhender son rôle de parent seul est bien souvent nécessaire pour une durée qui peut s’avérer plus ou moins longue.

La question de l’éducation des enfants est source de stress lorsqu’on est confronté à la prison. L’état psychologique du désormais seul représentant légal disposé à assumer son rôle ne doit pas être pris à la légère et un soutien s’impose.

Les familles de détenues confrontées à de multiples démarches administratives

Quelques heures après avoir été informées du placement de leur conjoint, parent, ou encore enfant, les familles de détenus doivent s’empresser de réaliser une multitude de formalités administratives pour être en mesure de le soutenir financièrement, de lui rendre visite et de lui apporter des affaires.

L’ampleur et l’urgence de ces démarches sont telles que les proches de détenus n’ont pas vraiment le temps d’assimiler la situation qu’ils croulent déjà sous les formulaires et documents en tous genres. Pour être en mesure d’appréhender au mieux la situation et la gestion de ces nombreuses tâches, un soutien psychologique peut être conseillé.

Des difficultés à appréhender la sortie d’un détenu après une longue peine

Les proches de détenus ayant vécu en marge de la prison pendant de longues années peuvent aussi avoir besoin d’un soutien psychologique au moment où il convient d’appréhender la sortie d’un détenu. En effet, réapprivoiser le quotidien avec une personne qui était jusqu’alors à distance du foyer familial peut être source de stress et des interlocuteurs spécialisés peuvent être sollicités pour passer cette nouvelle épreuve.

Comment trouver un soutien psychologique lorsqu’on est proche de détenu ?

En tant que parent, que conjoint, qu’enfant ou encore que frère ou sœur d’une personne incarcérée, vous n’êtes pas à l’abri de rencontrer des difficultés au moment d’accepter l’incarcération d’un détenu.

Dès l’annonce du placement en prison, au cours d’une période de détention où à l’approche de la fin d’une condamnation, vous pouvez vous rapprochez des interlocuteurs suivants pour bénéficier d’un soutien psychologique.

Le Secours catholique

Le Secours catholique est une association qui œuvre tout au long de l’année en prison pour tenter d’apporter du réconfort aux détenus, mais aussi à leurs proches. Lorsque vous vous rendez au parloir d’un établissement pénitentiaire, vous pouvez vous rapprocher de ses bénévoles pour leur faire part de vos inquiétudes et d’éventuelles difficultés en lien avec l’incarcération de votre proche.

Si besoin, ces derniers pourront vous orienter vers des aides spécifiques tandis que le réconfort apporté par ceux qui sont habitués à rencontrer des familles de détenus vous permettra de vous sentir moins isolé face à cette épreuve qui touche chaque année des milliers de personnes.

L’accueil des familles et ses bénévoles présents en prison

« L’accueil des familles » est une association qui se tient à l’entrée des établissements pénitentiaires et dont les bénévoles orientent et accompagnent les proches de détenus à l’occasion des parloirs. Sur place, les proches de personnes écrouées peuvent être accompagnées dans leurs démarches, mais surtout partager un café avec d’autres personnes confrontées à la même problématique. Ce soutien psychologique qui peut être collectif ou individuel permet de passer plus aisément l’épreuve du premier parloir.

Le dispositif PIAF déployé par l’association Justice 44

L’association Justice 44, consciente des difficultés rencontrées par les proches de détenus, et ce notamment en matière d’accompagnement psychologique et administratif, a déployé le dispositif PIAF. Sur les lieux de parloir, dans les locaux de l’association ou ailleurs, les familles de détenus peuvent échanger avec des psychologues au sujet des problématiques subies après l’incarcération d’un proche.

Retrouver confiance en soi, anticiper la sortie d’un détenu, reprendre une vie commune ou encore aborder la thématique de l’éducation des enfants ou des violences conjugales est possible lors de consultations gratuites qui offrent un soutien psychologique personnalisé.

Les permanences de la maison bleue pour les femmes de détenus victimes de violences conjugales

D’autres dispositifs de soutien psychologique, propre à chaque établissement pénitentiaire, peuvent permettre aux familles de détenus d’être entendues et considérées. À Brest, par exemple, les femmes de détenus victimes de violences conjugales ou les enfants confrontés à des violences intrafamiliales peuvent rencontrer des professionnels pour soigner des traumatismes et des douleurs parfois oubliées. Les femmes peuvent, grâce à des consultations gratuites, prendre conscience de l’emprise psychologique exercée par leur compagnon incarcéré et de la dangerosité des faits l’ayant mené à la prison.

Le café des familles, pour les parents de mineurs incarcérés dans le Rhône

Dans le Rhône aussi, un soutien psychologique spécifique peut être apporté, cette fois-ci, aux parents de détenus mineurs incarcérés au sein d’un établissement pénitentiaire. Le café des familles réunit des parents dont l’enfant a été condamné à une peine de prison et permet d’échanger sans jugement entre personnes confrontées malgré elles à la prison.

En plus d’un soutien psychologique, les personnes qui y participent peuvent trouver un réconfort et de la bienveillance pour se délester durablement de la colère et de la honte que l’on ressent parfois en tant que proche de détenu.

Le SPIP, un soutien psychologique important pour les proches de détenus

Enfin, le service pénitentiaire d’insertion et de probation intervient lui aussi auprès des familles de détenus qui rencontrent des difficultés à l’annonce d’un placement en détention. Le conseiller de la personne écrouée peut être contacté par les proches en cas d’inquiétude concernant l’état mental du détenu ou encore pour bénéficier d’un accompagnement dans les démarches relatives au monde carcéral. Son rôle de lien entre la prison et l’extérieur lui permet d’apporter du réconfort et un soutien psychologique à ceux qui sont privés d’une personne qui leur est chère

Quel soutien psychologique attendre de ces interlocuteurs lorsqu’on est proche de détenu ?

En tant que proche de détenu qui accepte difficilement la situation et qui a du mal à réaliser que pendant plusieurs mois, voire année, le quotidien sera organisé en lien avec la prison, on peut attendre un soutien psychologique particulièrement précieux de la part de ces associations et interlocuteurs spécifiques.

Un soutien psychologique important en échangeant avec d’autres parents de détenus

L’échange avec d’autres personnes confrontées à la prison peut être une source d’air frais lorsqu’on est membre de la famille d’un détenu. À l’accueil des familles, dans les files d’attente des parloirs ou encore dans les points dédiés au soutien psychologique des proches de personnes condamnées à la prison, on peut parler sans honte ni culpabilité de la situation.

Au quotidien, aborder le monde carcéral avec des collègues de travail, amis ou membres de la famille qui n’y ont jamais été confrontés est souvent source de moqueries. Ici, le soutien psychologique apporté est lourd de sens puisqu’il vient de personnes qui comprennent réellement l’impact de la détention sur la vie de famille.

Une aide psychologique pour accepter la prison et y faire face

Accepter le fait qu’un conjoint, qu’un parent ou qu’un enfant ne sera pas présent pour Noël, ne passera pas son diplôme à la date prévue ou ne rentrera pas à la maison ce soir, ni les suivants est une épreuve difficile, mais nécessaire lorsqu’on est proche de détenu.

L’aide psychologique apportée par les bénévoles des associations citées ci-dessus permet de mettre un terme définitif à l’espoir de voire une sentence être annulée ou une défense faire des miracles. Faire face à la réalité est important pour éviter de tomber de haut lorsqu’on s’aperçoit que la peine durera finalement plusieurs mois, voire années.

Des bénévoles rassurants

On peut également attendre du réconfort qui tombe à point nommé lorsqu’on se rapproche des bénévoles rassurants déployés pour soutenir psychologiquement les familles de détenus. Un sourire, des mots gentils et une accolade permettent parfois d’appréhender moins difficilement les parloirs, la vie sans un être cher, au moins provisoirement et de passer douloureusement, mais plus aisément l’épreuve difficile de la prison.

Sources : jeveuxaider.gouv.fr – prisonjustice44.org – justice.gouv.fr

association accueil familles détenus

Questions fréquentes au sujet du soutien psychologique pour les familles de détenus

Si le conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation peut accompagner les familles de détenu qui souffrent, les bénévoles des associations, psychologues et travailleurs sociaux qui exercent également dans ces structures peuvent être une aide précieuse. En effet, le soutien psychologique apporté par ces professionnels ou particuliers désireux de vous aider vous permettra de faire face plus facilement à la prison et à tout ce qui l’entoure.

Des livres illustrés publiés par l’UFRAMA sont mis à disposition gratuitement des enfants qui se rendent au parloir pour visiter un parent. Parmi eux, on trouve « Tim et le mystère de la patte bleue », « Avoir un parent en prison » ou encore « Nina et le bracelet de papa » qui explique avec des mots simples la question du placement sous surveillance électronique aux jeunes de 3 à 11 ans. Si cela est nécessaire, il est possible de consulter un psychologue en passant par l’une des associations citées ci-dessus.

Non, la plupart des soutiens psychologiques sont gratuits et les familles de détenus n’ont pas à payer pour en profiter. Si cela est nécessaire, il est toutefois envisageable de consulter un psychologue à des fins personnelles en plus des consultations proposées par les associations qui interviennent en prison.

Pour consulter gratuitement une assistante sociale en tant que proche de détenu, vous pouvez vous rapprocher du CCAS de votre lieu de résidence. En effet, des permanences se tiennent généralement au sein des mairies ou du centre communal d’action sociale et les agents qui exercent sur place pourront vous orienter sur les horaires à privilégier pour rencontrer un travailleur social et lui faire part des difficultés rencontrées depuis le placement en détention d’un proche.