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Parents de détenus : améliorer les conditions de détention de son enfant incarcéré

Apprendre le placement en détention de son enfant est une épreuve particulièrement difficile à vivre lorsqu’on est parent. Après la honte et le sentiment d’échec arrivent les obligations liées au système carcéral et les procédures longues et onéreuses pour tenter d’aider son enfant détenu à quitter la prison. Entre espoir, fatigue et courage, les parents confrontés à cette situation renoncent rarement. Voici comment améliorer les conditions de détention de son enfant en tant que parent.

maman d'un détenu triste
Sommaire
soutenir son enfant en prison

Mon fils est incarcéré

En tant que parents, nous ne sommes pas à l’abri d’être un jour confrontés à l’annonce du placement en détention d’un enfant. Chaque année, des dizaines de milliers de pères et de mères apprennent par téléphone que leur enfant fait son entrée en prison, et ce, pour une période pouvant être plus ou moins longue.

Après avoir été alertés du fait que leur enfant est écroué, la vie des parents de détenus est généralement totalement bousculée par ce qu’implique une incarcération.

La stupeur à l’annonce du placement en détention d’un enfant

Le premier bouleversement subi par les parents de détenus intervient à l’annonce du placement en détention de leur enfant. La peur, l’incompréhension et le doute s’installent immédiatement au sein des familles tandis que la plupart des concernés évoquent le sentiment de voir le monde s’écrouler sur leur tête.

La stupeur et le choc sont parfois tels que les mères et les pères peinent à se remettre de la nouvelle que la plupart n’imaginaient jamais avoir à entendre.

Un sentiment de honte et la culpabilité des parents

Quand des parents sont contraints de vivre l’incarcération de leur enfant, un sentiment de honte s’empare d’eux, ce qui peut considérablement accroître leur isolement. Nombreux cachent à leur entourage le fait que leur progéniture se trouve en détention, ainsi que la raison.

En évitant les amis et la famille et en inventant parfois un voyage à l’étranger ou une hospitalisation, les parents tentent d’éviter les ragots et rumeurs insoutenables.

Après avoir appris que leur enfant était placé en prison, les parents sont nombreux à se remettre en question. La culpabilité est effectivement lourde à porter et celle-ci s’ajoute par conséquent aux autres effets indésirables provoqués par la détention d’un fils ou d’une fille.

De nombreuses démarches carcérales

Être parent d’un détenu et avoir un fils incarcéré, c’est aussi faire face à de nombreuses formalités administratives jusqu’alors inconnues.

S’adresser aux bons interlocuteurs pour obtenir un permis de visite, un meilleur avocat ou un aménagement de peine, prévenir la CAF, France Travail ou encore l’employeur de son enfant de la situation ou même rendre l’appartement occupé par ce dernier avant son placement en détention sont autant de démarches généralement effectuées par des parents psychologiquement malmenés par le choc carcéral

Il arrive parfois que les parents de personnes incarcérées, pour chercher un soutien et pouvoir échanger avec d’autres personnes dans la même situation, intègre des groupes dédiés sur les réseaux sociaux. Attention toutefois aux arnaques sur Facebook, des personnes malintentionnées n’hésitant pas à escroquer ces internautes.

Qui sont les parents de détenus placés en détention ?

Aux files d’attente des parloirs des établissements pénitentiaires, les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes. Si les femmes de détenus se pressent majoritairement aux portes des prisons, les mamans sont aussi nombreuses. Loin d’abandonner leurs fils et leurs filles à leur sort, les parents visitent chaque semaine leur enfant incarcéré.

Si certains sont moins étonnés que d’autres, notamment lorsque leur enfant est récidiviste ou lorsque la délinquance s’est installée depuis de longues années au sein de leur foyer, d’autres semblent tomber des nues. La prison intervient bien souvent sans prévenir, au cours de vies jusqu’alors menées sans encombre et qui n’auraient pu laisser présager le pire.

Tous les parents sont susceptibles de voir un jour leur enfant placé en détention, et ce, quel que soit le milieu social duquel le détenu est issu, son âge et sa visible insertion dans la société française.

Les conséquences de la prison sur la vie quotidienne des parents de détenus

La prison est loin d’être sans conséquences sur le quotidien des parents dont l’enfant est placé en détention. Pendant toute la durée de la condamnation, ces derniers sont généralement sollicités par leur enfant détenu dont l’état nécessite un certain soutien. Les détenus ont souvent besoin de leurs parents pour leur remonter le moral.

Si la majeure partie des mères et des pères parviennent à mettre leur vie sur pause pendant cette épreuve difficile, il arrive que certains parents tournent le dos à leurs enfants en se montrant absents de leur vie en détention.

Un quotidien familial mené selon le rythme de l’administration carcérale

Car être parent de détenu et se montrer présent et disponible pour son enfant incarcéré n’est pas chose aisée. Les parloirs, le linge propre puis sale de l’enfant détenu, les audiences, les sollicitations au juge, l’espoir, la tristesse et la honte font désormais partie du lot quotidien des parents contraints de mener une vie rythmée par l’administration carcérale.

Pour se montrer présents aux parloirs au moins une fois par semaine, les parents de personnes écrouées doivent parfois passer plusieurs heures dans les transports, mettre de côté leur vie et professionnelle et s’adapter à des habitudes qu’ils ne pensaient jamais découvrir.

Une vie de famille bousculée, s’articulant désormais uniquement autour de la prison

La vie de famille est complètement bousculée lorsque l’un de ses membres est placé en détention. Des frères et sœurs grandissant avec un proche en prison, peuvent difficilement trouver leur place.

En effet, les parents autrefois disponibles et disposés sont absorbés par leurs nouvelles obligations, ce qui impacte parfois négativement le quotidien de tous les autres membres de la famille contraints malgré eux de se calquer sur le rythme de l’administration carcérale.

Des difficultés financières pour aider un enfant à cantiner

Pour financer la période de détention de leur enfant, certains parents n’hésitent pas à s’endetter. Conscients de ce que représente la précarité carcérale et apeurés à l’idée que leur enfant commette des délits en prison pour pouvoir cantiner, les pères et les mères se privent bien souvent pour que leur enfant détenu ne manque de rien.

Chaque semaine, les plus aisés alimentent le compte nominatif personnel de leurs enfants tandis que d’autres vendent leur logement pour être en mesure de financer les frais de justice, les avocats et le placement en détention de leur enfant condamné.

En plus d’impacter le quotidien des parents, la prison entraîne bien souvent des difficultés financières avec elle.

La culpabilité lors d’évènements familiaux

Quand un enfant se trouve en prison, les évènements familiaux, jusqu’alors joyeux, laissent désormais un goût amer aux parents. Les fêtes de fin d’année, naissances, mariages, le ramadan, Noël ou de simples repas dominicaux sont désormais empreints de culpabilité à l’idée qu’un enfant est prisonnier.

Parfois, ces occasions sont maintenues, mais il arrive toutefois que des parents les évitent par solidarité avec celui qui ne peut pas s’y rendre et dont la présence manque à table.

La fin des projets familiaux pendant la durée de l’incarcération d’un enfant

Difficile de faire de nouveaux projets familiaux lorsqu’un enfant se trouve en prison. Un déménagement, un voyage ou encore des vacances ne sont plus au goût du jour lorsqu’on est contraint de visiter chaque semaine son fils au sein d’un établissement pénitentiaire, de lui apporter du linge propre et de financer sa période de détention.

Avant de pouvoir renouer avec ces plaisirs simples de la vie, les parents doivent bien souvent se montrer patients et attendre la libération de leur enfant.

Comment aider son fils incarcéré ?

En tant que parent, il peut être difficile de voir son enfant être placé en prison. Le sentiment d’impuissance profond va de pair avec l’incarcération d’un fils ou d’une fille.

En tant que mère ou père d’un détenu, vous pouvez réaliser certaines démarches pour rendre plus confortables les conditions de détention de votre enfant.

Se rendre au parloir pour soutenir son enfant détenu

Si votre enfant est écroué à proximité de chez vous, n’hésitez pas à réserver un à plusieurs parloirs par semaine pour lui rendre visite. En voyant régulièrement sa famille et ses parents, une personne écrouée se sent soutenue, comprise et évite la peur de voir ses proches lui tourner le dos à cause du délit ou crime pour lequel il est condamné.

En ayant la possibilité de serrer contre lui sa mère ou son père et en ayant l’opportunité d’être régulièrement informé de ce qui se passe à l’extérieur, votre enfant écroué aura davantage de chances de se réinsérer après sa période de détention.

Le soutien financier des parents de détenus

La vie en prison coûte cher et en l’absence de revenus, il n’est pas rare de voir des détenus sombrer à nouveau dans la délinquance, directement au sein de l’établissement pénitentiaire. Pour éviter tout risque de récidive et pour offrir des conditions de détention plus confortable à votre enfant écroué, vous pouvez l’aider financièrement.

En alimentant son pécule, vous lui permettez de cantiner de quoi se nourrir, fumer des cigarettes et ainsi éviter tout risque de s’endetter auprès d’autres détenus parfois mal intentionnés.

Conserver des liens familiaux forts à travers les UVF

Pour conserver des liens familiaux forts et passer davantage de temps avec votre fils ou fille incarcéré, vous pouvez demander à bénéficier d’une UVF (unité de vie familiale). Situé à l’extérieur de l’établissement pénitentiaire, ce petit appartement permet à une personne détenue d’accueillir ses parents ou encore sa famille pour une durée plus longue que celle octroyée lors d’une simple visite aux parloirs de la prison.

Continuer à exercer son rôle de parent

Pour montrer à votre enfant détenu que vous le soutenez et que vous restez ses parents, continuez à exercer votre rôle de protecteur malgré son incarcération. En prenant en main sa défense s’il est prévenu, en acceptant ses erreurs et en vous montrant disponible pour l’écouter et l’aider, vous pourrez contribuer au fait que sa peine de prison soit moins difficile à vivre. Attention toutefois à ne pas faire d’erreurs lors de votre soutien.

Si vous êtes loin et que vous ne pouvez vous rendre régulièrement au parloir, pensez à la visiophonie et aux courriers envoyés aux détenus. Ceux-ci mettent du baume au cœur à ceux contraints de purger une peine de prison.

Envoyez des photos à votre fils incarcéré et rappelez-lui qu’il n’est pas seul.

parent avec un homme triste partant en prison

4 conseils pour améliorer les conditions de détention de son enfant en prison

Lorsque votre enfant est placé en détention, il est essentiel de maintenir un lien fort et de lui offrir un soutien constant pour améliorer ses conditions de vie en prison. Voici quelques points essentiels :

Les visites régulières au parloir, les appels téléphoniques, et l’envoi de courriers et de colis sont indispensables pour apporter un soutien moral et émotionnel.

Aider financièrement en envoyant de l’argent pour améliorer son quotidien et apporter des effets personnels importants lors des visites.

Si votre enfant subit des conditions de détention indignes ou des violences, il est possible de signaler ces abus au directeur de la prison, à la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP), ou même de saisir le tribunal administratif.

Aider votre enfant à préparer sa réinsertion en l’aidant à trouver des formations, des emplois, et en lui proposant un hébergement à sa sortie.

Ces actions contribuent à améliorer les conditions de vie de votre enfant en prison et facilitent son processus de réinsertion.

Questions les plus fréquentes au sujet des parents de détenus

Pour pouvoir rendre visite le plus rapidement possible à votre enfant détenu, vous devez comme les autres visiteurs obtenir un permis de visite. Votre statut de parent devrait vous permettre de bénéficier d’un droit de visite rapidement afin d’accéder au parloir de l’établissement pénitentiaire responsable de l’incarcération de votre enfant dans les plus brefs délais.

Si après un parloir, vous vous apercevez que votre enfant vit très mal son incarcération, notamment à cause de conditions de détention indignes, votre rôle de parent de détenu est d’agir. Pour cela, vous pouvez être accompagné de votre avocat ou non et contacter le Directeur interrégional des services pénitentiaires. Les autorités sanitaires et le préfet de votre département peuvent aussi vous aider à sortir votre enfant d’une situation préoccupante durant sa période de détention.

Pour accompagner les parents de détenus, des associations interviennent à proximité des parloirs des établissements pénitentiaires, mais aussi à l’extérieur de la prison. Sur les réseaux sociaux, des communautés d’entraide entre proches de détenu voient également le jour tandis que votre avocat peut vous aider dans vos démarches et vous accompagner dans votre rôle de parent d’enfant placé provisoirement en prison.

Lorsque vous faites face à l’incarcération de votre enfant, divers interlocuteurs peuvent vous accompagner du début à la fin de la peine de prison de ce dernier. Le juge d’application des peines, l’avocat chargé de l’affaire, le directeur de l’établissement pénitentiaire et les associations de proches de détenus sont autant de représentants susceptibles de vous accompagner et de vous orienter dans les formalités requises pour soutenir et protéger votre enfant.

Lorsqu’on est parent et qu’arrive enfin la libération tant attendue d’un enfant qui sort de prison, la peur de la récidive est parfois très présente. Aussi, il faut composer avec les séquelles parfois laissées par la détention sur le moral d’un enfant et l’accompagner sur la voie de la réinsertion. Loin d’en avoir terminé avec cet épisode douloureux, les parents doivent continuer à soutenir et leur enfant désormais ex-détenu pour éviter tout risque de le voir à nouveau placé au sein d’un établissement pénitentiaire.

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