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Le service médico-psychologique régional (SMPR)

En prison, près de 20 % de la population présente des troubles psychotiques plus ou moins graves. Ceux-ci peuvent être présent avant l’entrée en prison ou  prendre naissance au moment d’une incarcération. Pour prendre en charge les cas les plus graves, des services médico-psychologiques régionaux sont déployés au sein même de certains établissements pénitentiaires. Ce qu’il faut savoir sur le SMPR.

Sommaire
service médico-psychologique régional (SMPR)

Qu’est-ce qu’un service médico-psychologique régional ?

Le SMPR, ou service médico-psychologique régional, intervient dans un établissement pénitentiaire par région au minimum, afin d’assurer aux détenus rencontrant des troubles psychiques plus ou moins sévères, des soins adaptés. De leur plein gré, les personnes condamnées peuvent se rapprocher de cette unité psychiatrique pour bénéficier d’un traitement approprié.

Un service de psychiatrie au cœur des établissements pénitentiaires

Au sein des établissements pénitentiaires, nombreux sont les détenus souffrant de pathologies psychiques. On estime que près de 20 % de la population carcérale serait concernée par des troubles psychotiques, tels que la schizophrénie, la paranoïa et d’autres hallucinations (en savoir plus).

Loin d’améliorer leur situation, l’enfermement a tendance à développer ces maladies pouvant être prises en charge via une hospitalisation ou des consultations régulières par les professionnels de santé du SMPR.

Unité réservée à l’hospitalisation de jour en détention

Les détenus en difficulté et  qui demandent à être soignés peuvent être hospitalisés au sein du SMPR sur décision du médecin psychiatre gérant l’unité psychiatrique.

Accueillis pour bénéficier d’un traitement adapté à leurs pathologies, participer à des ateliers spécifiques et se rendre à consultations médicales tout au long de la journée, les personnes en souffrance peuvent provisoirement être pris en charge par des professionnels de santé au sein de ce quartier médical spécifique. C’est aussi le cas pour les détenues enceintes, sur le point d’accoucher dans une nurserie en prison.

Qui sont les détenus accueillis par le SMPR ?

Les personnes en attente de jugement comme celles déjà condamnées à une peine de prison peuvent être suivies dans diverses situations par le service médico-psychologique régional. Si les détenus atteints de troubles psychiques plus ou moins graves sont orientés vers cette unité, les personnes souffrant de toxicomanie, de déviances sexuelles ou d’alcoolisme peuvent aussi consulter les professionnels du SMPR. Ils permettent aux détenus de bénéficier d’un suivi adapté pendant leur période de détention.

Troubles psychiques

Les détenus impactés par le choc carcéral, ceux souffrant d’un état dépressif, d’anxiété, de névroses traumatiques dues à l’enfermement et d’autres troubles susceptibles de déclencher des idées suicidaires peuvent être orientés vers le SMPR pour un suivi adapté à leur état de santé.

Les personnes écrouées atteintes de troubles psychiatriques

Les troubles plus sévères comme la schizophrénie, la bipolarité, la paranoïa et aux psychoses, parfois source d’hallucinations, sont également traités au sein de l’unité psychiatrique régionale. Les cas les plus lourds peuvent accepter d’être hospitalisés de jour au SMPR et profiter à temps plein de soins médicaux appropriés à leurs pathologies.

Les troubles psychiatriques les plus courants en prison

Si les détenus sont fréquemment touchés par la dépression, l’anxiété ainsi que la névrose traumatique suite à leur récente incarcération, des troubles psychiatriques plus graves sont recensés en prison. Les personnes souffrant de bipolarité, de paranoïa, de troubles hallucinatoires et de schizophrénie représentent près de 20 % de la population carcérale.  

Les missions de ce secteur psychiatrie

Les unités du service médico-psychologique régional au sein même des établissements pénitentiaires tiennent un rôle primordial pour la santé mentale des détenus. Ces médecins spécialistes œuvre dans le secteur psychiatrique en prison.

Dépister les troubles psychiques pour accompagner les détenus

Dès leur arrivée au quartier des arrivants, les détenus sont pris en charge par un professionnel de santé. Celui-ci peut éventuellement détecter des troubles psychiques durant cet entretien obligatoire. Si un nouvel arrivant est atteint d’une pathologie psychiatrique sévère, un transfert vers un établissement bénéficiant d’un SMPR sera envisageable. Si l’établissement en question dispose d’une unité psychiatrique, un suivi approprié sera proposé au concerné.

Apporter des soins médico-psychologiques aux personnes écrouées

Les personnes souffrant de problèmes de santé mentale légère ou sévère peuvent être accompagnées par des traitements adaptés en prison. Des ateliers thérapeutiques et des consultations individuelles peuvent être proposés aux détenus atteints de pathologies psychiques afin de limiter les effets de la maladie sur leur quotidien en détention.

Prendre en charge les détenus souffrant d’addictions

Les addictions diverses affaiblissent les personnes écrouées. Des traitements alternatifs sont proposés. Des consultations avec des professionnels de santé permettent aux détenus de se sevrer durablement. En prenant en charge les toxicomanes et les alcooliques, le service médico-psychologique régional œuvre en faveur de leur réinsertion.

Hospitaliser en journée les détenus consentants

Lorsqu’un détenu entre dans une phase hallucinatoire, développe des pensées suicidaires ou devient incohérent à cause d’un trouble psychiatrique grave, une hospitalisation de jour peut être décidée par les professionnels de santé du SMPR. Si la personne condamnée consent à une telle prise en charge, des soins lui seront apportés quotidiennement jusqu’à son rétablissement.

Prévenir les risques de suicide en prison

L’unité psychiatrique joue également un rôle important dans la prévention du risque de suicide en prison. En effet, les soins psychiatriques apportés aux détenus de toute la région souffrant de maladies mentales permettent de réduire les risques de passage à l’acte, notamment grâce à la possibilité d’hospitaliser  ceux en difficulté psychique.

Accompagner les détenus dans leur parcours de soin pour préparer la réinsertion

Les personnes condamnées pour des faits en lien avec des violences sexuelles, des violences conjugales ou encore celles incarcérées à cause de leurs addictions peuvent participer à des ateliers collectifs ou individuels et bénéficier d’un suivi thérapeutique pour faciliter leur réinsertion.

À l’issue de leur peine, certains devront continuer à consulter des professionnels de la santé mentale. Ils doivent se montrer actifs et ponctuels aux rendez-vous médicaux organisés par le SMPR.

Comment contacter un détenu hospitalisé au sein d’un SMPR ?

Les personnes détenues hospitalisées de leur plein gré au sein d’un service médico-psychologique ne sont en aucun cas privées de leurs proches. Elles peuvent recevoir des lettres et rencontrer leurs proches au parloir.

femme ayant des troubles psychiatriques avec un psychiatre

Comment contacter le SMPR ?

Pour joindre le service médico-psychologique régional (SMPR) et obtenir des informations concernant un proche détenu hospitalisé ou suivre l’évolution de son état de santé, contactez l’établissement pénitentiaire où se situe l’unité SMPR. Celui-ci vous redirigera vers le personnel de santé concerné. Vous pouvez également envoyer un courrier à l’attention du SMPR en utilisant l’adresse postale de la prison, en précisant le nom du détenu et le service médico-psychologique.

En cas de questions urgentes, il est parfois possible de solliciter un rendez-vous téléphonique avec un membre de l’équipe médicale pour échanger sur l’état de santé de votre proche, dans le respect du secret médical et des règles pénitentiaires.

Questions fréquentes au sujet du service médico-psychologique régional

Des psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux et d’autres médecins spécialisés dans les troubles de la santé mentale interviennent au sein du service médico-psychologique régional en milieu pénitentiaire. Les détenus peuvent bénéficier gratuitement de leur expertise et de leurs soins, qu’ils les consultent uniquement ponctuellement ou lors d’une hospitalisation de jour.

Comme vu plus haut, tous les établissements pénitentiaires ne disposent pas d’unité psychiatrique, mais on trouve au moins un SMPR par région. Voici les maisons d’arrêt et centres pénitentiaires français qui sont dotés de telles unités : Amiens, Bois-d’Arcy, Bordeaux-Gradignan, Caen, Châlons-en-Champagne, Dijon, Fleury-Mérogis, Grenoble, Lille, Lyon, Nice, Paris-la-Santé, Poitiers, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse, Basse-Terre, Châteauroux, Fort-de-France, Fresnes, La Plaine-des-Galets, Marseille les Beaumettes, Metz-Queuleu, Nantes et Perpignan.

Non, les détenus doivent impérativement donner leur accord pour être hospitalisés de jour au sein d’un service médico-psychologique régional. De plus, ceux-ci ne doivent pas représenter de menace pour l’ordre et pour les autres patients accueillis en SMPR. Une hospitalisation sans consentement est possible uniquement sur accord du préfet du département où le détenu qui rencontre de sévères troubles psychiques est incarcéré.

Oui, si un détenu sollicite une hospitalisation de jour en SMPR à cause de troubles de la santé mentale, une demande de transfert vers un établissement qui dispose d’une unité psychiatrique peut être réalisée auprès de la Direction de la prison actuelle ou du juge chargé de l’affaire d’un prévenu. Il convient de noter que l’accord du psychiatre est également requis pour obtenir un déplacement vers un autre établissement pénitentiaire, mais cette démarche peut donner lieu à un transfert rapide d’une personne condamnée qui nécessite des soins psychiques intensifs.

À l’issue d’une période d’hospitalisation de jour au sein d’un service médico-psychologique régional, les détenus souffrants désormais guéris rejoignent leur cellule, ou leur établissement pénitentiaire s’ils sont traités ici suite à un transfert.

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