Les médicaments en prison
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- Date de dernière mise à jour : 6 novembre 2024
En prison, l’accès aux médicaments est particulièrement réglementé. Loin d’être autorisés à détenir n’importe quels traitements et cachets en cellule, les détenus doivent posséder une ordonnance délivrée par un professionnel de santé pour conserver près d’eux leurs comprimés.
Quelles sont les règles qui entourent la détention de médicaments en prison ?
Au sein des établissements pénitentiaires, certains détenus rencontrent des soucis de santé en prison qui nécessitent la prise de médicaments. Pour mettre un terme aux douleurs liées à une rage de dents, à des maux de ventre ou encore à mal de dos persistant, ces derniers ne peuvent s’automédicamenter et doivent impérativement passer par l’unité sanitaire de la prison.
En effet, les traitements médicamenteux n’ayant pas fait l’objet d’une prescription sont strictement interdits en cellule et tout détenu en possession de cachets sans ordonnance peut être sévèrement sanctionné.
Les cachets les plus puissants distribués par l’infirmière la prison
Certains détenus suivent un traitement spécifique qui leur permet de mieux appréhender le quotidien en milieu carcéral. En agissant directement sur le système nerveux des personnes écrouées, les antidépresseurs et autres somnifères puissants sont distribués au compte-gouttes par l’infirmière de la prison.
Chaque matin, les patients concernés par des médicaments puissants doivent se rendre à l’infirmerie pour recevoir leur traitement, ou patienter jusqu’à midi l’arrivée de l’infirmière qui se charge de délivrer ces médicaments en cellule.
Certains médicaments ordinaires autorisés en cellule
Les médicaments ordinaires, tels que les dolipranes, Smecta, spasfon et autres cachets conçus pour réduire les symptômes des pathologies du quotidien peuvent quant à eux être conservés en cellule.
Lorsqu’un détenu tombe malade, a de la fièvre ou souffre d’un mal de gorge persistant, il peut ainsi se soigner rapidement sans avoir à attendre qu’une consultation médicale lui soit délivrée. De plus, le Doliprane peut aussi être donné aux mamans gardant leur bébé dans leur cellule de prison.
Les détenus qui bénéficient d’une ordonnance parfois autorisés à conserver des cachets
Les personnes atteintes de maladies telles que le diabète, celles qui ont une tension particulièrement élevée ou encore les détenus atteints de troubles cardiovasculaires qui nécessitent la prise quotidienne d’un traitement peuvent quant à eux se voir délivrer une ordonnance médicale les autorisant à détenir et conserver leurs médicaments en cellule.
Pourquoi les détenus ne sont-ils pas autorisés à conserver des médicaments en cellule ?
Si certains médicaments, notamment ceux qui sont constitués d’opiacés, de produits psychotropes, hypnotiques ou encore les traitements neuroleptiques sont interdits en cellule, c’est pour éviter tout risque de détournements et de trafics qui pourraient nuire à la santé et à la sécurité de ceux qui sont susceptibles de les ingérer sans ordonnance.
Les médicaments interdits en cellule pour lutter contre le détournement
En effet, lorsqu’un détenu souffre d’une addiction aux drogues et qu’il n’est pas en mesure d’accéder à de la cocaïne ou à de l’héroïne en détention, il n’est pas rare de le voir quémander des anxiolytiques dans les coursives afin de pouvoir les écraser et les consommer par intraveineuse ou en les sniffant.
Cependant, l’unité sanitaire prévoit pour ce type de comportements des alternatives à la drogue bien plus efficaces. Il vaut donc mieux consulter le médecin de la prison pour se voir remettre de la méthadone quotidiennement que de se tourner vers des cachets inadaptés.
Les cachets interdits en cellule pour limiter le risque de trafics
Les antidépresseurs, neuroleptiques, traitements psychotropes et autres médicaments aux opiacés sont très prisés par les détenus qui désirent s’envoler plutôt que de subir la détention. Prêts à payer le prix fort pour quelques cachets, certains cherchent à se procurer de tels médicaments sans ordonnance.
Les drones, de plus en plus fréquents aux alentours des prisons, alimentent ce genre de trafics qui est toutefois limité par l’interdiction de détenir ces cachets en cellule.
Comment être autorisé à détenir des médicaments en cellule ?
Les personnes écrouées qui doivent prendre un traitement pour lutter contre les symptômes de certaines maladies peuvent être autorisées à détenir des médicaments en cellule. Voici comment.
Compléter un coupon pour obtenir un rendez-vous médical
Dans un premier temps, il convient d’obtenir un rendez-vous médical. En effet, sans examen de santé réalisé par un professionnel, nul traitement n’est délivré aux détenus. Pour cela, il faut compléter un coupon spécifique et le déposer dans la boîte aux lettres de l’unité sanitaire, ou alerter directement les surveillants pénitentiaires sur la nécessité de consulter le médecin de la prison.
Consulter le médecin de la prison pour obtenir une prescription médicale
Après avoir pris en compte l’urgence de la situation, le médecin de la prison reçoit plus ou moins rapidement le détenu dont l’état de santé nécessite un traitement.
Sur place, la personne écrouée qui souffre d’une pathologie ou qui arrive à la fin de sa plaquette de médicaments peut se voir remettre une prescription médicale adaptée à son état de santé. Il est aussi possible de consulter un médecin spécialiste en prison.
Obtenir des médicaments grâce à une ordonnance
Si les médicaments ne peuvent pas être détournés ou troqués, le détenu peut, grâce à son ordonnance, obtenir un traitement qu’il pourra apporter en cellule. En conservant l’ordonnance, il pourra justifier à tout moment de la raison de la présence de pilule dans ses effets personnels et prendre ses cachets de manière indépendante pour se soigner.
Quels sont les traitements les plus fréquents en prison ?
En prison, les détenus sont fréquemment concernés par la prise de médicaments qui visent à rendre moins difficile la période de détention :
- Les traitements de substitution aux opiacés sont fréquemment délivrés aux détenus qui souffrent du manque lié à une addiction aux drogues dures ;
- Les traitements anxiolytiques, psychotropes, antidépresseurs, neuroleptiques et thymorégulateurs interviennent contre les angoisses et crises des détenus qui rencontrent des problèmes psychologiques ou psychiatriques ;
- Des médicaments contre les troubles cardiovasculaires et les antirétroviraux sont aussi fréquemment délivrés à ceux qui sont placés en détention.
Que se passe-t-il si un détenu est sous traitement lorsqu’il entre en prison ?
Lorsqu’un détenu entre en prison, un examen médical est automatiquement effectué avant le placement au quartier des arrivants. C’est l’occasion d’expliquer au médecin que l’on est sous traitement.
Si ce dernier estime que les médicaments pris quotidiennement doivent continuer à être ingérés, une ordonnance est délivrée au nouveau détenu afin qu’il puisse se soigner sans interrompre son traitement dès son entrée en prison.
Défis de la gestion des médicaments en prison
La gestion des médicaments en prison présente de nombreux défis, notamment en raison des contraintes logistiques et des exigences de sécurité. Les établissements pénitentiaires doivent assurer la distribution régulière des traitements tout en garantissant que ces médicaments ne soient pas détournés à des fins illégales.
De plus, les détenus ont souvent des besoins spécifiques, liés à des conditions médicales chroniques ou à des troubles mentaux, qui nécessitent une attention particulière. La gestion de ces situations complexes demande une coordination rigoureuse entre le personnel médical, les autorités pénitentiaires, et les prestataires de soins externes.
Types de médicaments les plus utilisés
Dans les prisons, les médicaments les plus fréquemment prescrits sont ceux destinés à traiter les troubles mentaux et les maladies chroniques. Parmi eux, on trouve les antidépresseurs, les anxiolytiques, et les antipsychotiques, utilisés pour gérer les troubles de l’humeur et les conditions psychiatriques.
Les traitements pour des maladies telles que le diabète, l’hypertension et les infections chroniques sont également courants.
Ces médicaments sont essentiels pour maintenir la santé des détenus, mais leur gestion pose des défis particuliers en termes de surveillance et de respect des prescriptions.
Réglementation et politiques
La distribution des médicaments en prison est strictement encadrée par des lois et des directives spécifiques, visant à garantir que les détenus reçoivent les soins appropriés tout en minimisant les risques de détournement ou d’abus.
Les politiques de santé en milieu carcéral fixent des normes rigoureuses pour la prescription, la distribution et le suivi des traitements. Elles définissent également les responsabilités du personnel médical et des autorités pénitentiaires dans le maintien de la sécurité et du bien-être des détenus.
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Questions les plus fréquentes au sujet des médicaments en prison
Peut-on apporter des médicaments à un détenu au parloir ?
Non, les proches de détenus ne peuvent en aucun cas apporter des médicaments au parloir. Des Dolipranes comme des cachets plus puissants ne peuvent pas entrer en prison par le biais des visiteurs de personnes incarcérées, sous peine que ces derniers se voient retirer leur permis de visite.
En cas de douleurs, le détenu doit se tourner vers l’unité sanitaire de son établissement pénitentiaire afin qu’un médicament adapté à son état de santé lui soit rapidement prescrit.
Peut-on acheter des médicaments à la cantine de la prison ?
Non, la cantine de la prison ne permet pas l’achat de médicaments et même ceux qui sont délivrés sans ordonnance en pharmacie ne sont pas présents sur le catalogue réservé au shopping des détenus. La loi prévoit expressément que la détention de cachets soit réglementée dans tous les établissements pénitentiaires. Certains établissements médico-psychologiques distribuent des cachets, en cas de besoin de la personne incarcérée.
Quels sont les médicaments les plus fréquents en prison ?
Les médicaments les plus fréquents sont ceux qui interviennent en substitution aux opiacés. Chaque matin, ou le midi, les détenus qui sont en proie à une addiction aux drogues dures se voient remettre par une infirmière un cachet qu’ils doivent ingérer devant elle pour lutter contre les symptômes du manque.
Où sont stockés les médicaments réservés aux personnes incarcérées ?
Les médicaments réservés aux personnes incarcérées sont stockés dans une pharmacie à l’unité sanitaire de la prison. À l’abri, dans une pièce fermée à clé, les traitements les plus puissants ne peuvent en aucun cas être dérobés par les détenus et sont sous la responsabilité du personnel soignant qui intervient dans l’établissement pénitentiaire.
Comment les médicaments sont-ils distribués en prison ?
La distribution des médicaments en prison est une procédure strictement contrôlée pour assurer à la fois la sécurité des détenus et l’efficacité des traitements. Les médicaments sont généralement administrés par des infirmiers ou des médecins du service médical de l’établissement. Les détenus ne reçoivent que la dose nécessaire pour une prise unique, afin d’éviter tout risque de détournement ou de surdosage.
Quelles mesures sont prises pour éviter l'abus de médicaments en prison ?
Pour prévenir l’abus de médicaments en prison, plusieurs mesures strictes sont en place. Les prescriptions sont soigneusement contrôlées par des professionnels de santé qui évaluent la nécessité de chaque traitement. Les médicaments à potentiel addictif, comme les opiacés, sont particulièrement surveillés. De plus, les prisons utilisent des protocoles de distribution rigoureux, incluant parfois la prise de médicaments sous la surveillance directe du personnel. Des audits réguliers et des inventaires sont également effectués pour s’assurer qu’aucun médicament ne manque ou n’est détourné.
Quels sont les droits des détenus en matière d'accès aux médicaments ?
Les détenus ont le droit de recevoir les soins médicaux nécessaires, y compris l’accès aux médicaments appropriés à leur condition ainsi que l’accès à des appareils médicaux. Ce droit est encadré par des lois nationales et internationales qui garantissent un niveau de soins comparable à celui disponible pour la population générale.
Les détenus peuvent consulter un médecin qui évaluera leur besoin de traitement. En cas de problème d’accès aux soins ou de contestation d’une décision médicale, les détenus ont la possibilité de déposer une plainte ou de demander un deuxième avis médical.