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Dentiste, kiné, ophtalmologue : voir un médecin spécialiste en prison 

En prison, les détenus sont des patients vulnérables, parfois atteints de pathologies qui nécessitent un suivi par un médecin spécialisé. Or, la pénurie de professionnels de santé prêts à exercer en détention et le manque d’organisation du milieu carcéral compromettent le droit fondamental des détenus qui consiste à accéder aux mêmes soins médicaux qu’à l’extérieur.

Si certains établissements pénitentiaires sont mieux garnis que d’autres, on note une franche dégradation du système de santé carcéral lorsqu’on est détenu et que l’on souhaite voir un dentiste, un kiné, un ophtalmo, un psychiatre ou encore un gynécologue. Faisons le point sur la situation.

homme ayant mal au genou allant voir le kiné
Sommaire
accès médecine spécialisée en prison

Est-ce possible de consulter un médecin spécialisé en prison ?

Selon ce que prévoit la loi, les détenus écroués au sein d’un établissement pénitentiaire français doivent disposer des mêmes droits que le reste de la population concernant l’accès aux soins de santé. Par conséquent, les prisons sont tenues de proposer aux personnes incarcérées des visites auprès de médecins spécialisés tels que des psychologues, des psychiatres, des gynécologues, kinésithérapeutes et autres gynécologues.

Si certaines prisons jouent le jeu et mettent tout en œuvre pour limiter la durée d’attente à laquelle les patients incarcérés doivent faire face, d’autres voient comme secondaires le fait de recruter du personnel habilité à exercer une médecine spécialisée en détention. Cela n’est évidemment pas sans conséquences sur la santé de ceux qui évoluent en milieu carcéral.

Des pénuries de professionnels de santé qui touchent les prisons

La principale raison pour laquelle les prisons peinent à accorder aux détenus le droit de visiter rapidement un médecin spécialisé est la pénurie de professionnels de santé prêts à exercer en détention. Indépendants du ministère de la Justice, ces derniers sont conscients des contraintes que représente la médecine carcérale, notamment en termes d’organisation.

Les intéressés déplorent effectivement le fait qu’ils sont soumis aux lenteurs administratives et qu’ils disposent de peu de temps pour soigner leurs patients. En prime, le manque de moyens qui leur sont délivrés les contraints parfois à colmater les douleurs plutôt qu’à véritablement traiter les pathologies des concernés, notamment avec la fourniture d’appareils médicaux en cellule de prison.

Des détenus privés de soins spécialisés dont la santé se dégrade

L’absence de médecins spécialistes en prison pèse lourd sur la santé des détenus. Les cardiaques, ceux qui ont des problèmes de vue, d’arthrose ou encore ceux dont l’état nécessite des soins de santé prodigués par un kinésithérapeute voient souvent leurs douleurs s’accentuer, leurs maladies devenir chroniques et même une fois libérés et traités par un médecin spécialiste, certains sont contraints de continuer à subir un mal né en détention.

Qui sont les médecins spécialisés les plus difficilement accessibles en prison ?

Les détenus déplorent fréquemment des difficultés d’accès à des soins spécialisés tels que ceux qui sont pratiqués par les dentistes, kinésithérapeutes, cardiologues, psychiatres, gynécologues ou encore ophtalmologues. Privés de lecture, par impossibilité d’accéder à une monture adaptée à leur vue, certains quittent la détention avec une vision hautement dégradée.

Quelles sont les conséquences de ces difficultés d’accès à un médecin spécialiste en prison ?

Les difficultés d’accès à une médecine spécialisée en détention impactent durablement la santé des personnes écrouées. En effet, ne pas consulter à temps un praticien n’est pas sans conséquences pour l’avenir de ceux qui évoluent en milieu carcéral. Voici les principaux problèmes rencontrés par les détenus qui manquent de soins en prison.

Des problèmes de santé qui s’aggravent pendant la détention

Les maladies cardiaques, infections gynécologiques et autres troubles psychiatriques ou de la vie ont tendance à empirer s’ils ne sont pas traités. En effet, par manque soins, les détenus voient bien souvent leur état de santé se détériorer et leurs douleurs s’aggraver.

Certains, contraints d’attendre d’être libérés avant de pouvoir consulter un médecin adapté, développent des maladies chroniques ou se retrouvent face à des cancers de stade avancés uniquement par difficulté d’accès à une médecine spécialisée en prison.

Des spécialistes présents, mais pressés qui doivent parfois bâcler les soins de santé

Lorsque des médecins spécialistes sont présents en détention, d’autres difficultés compromettent les soins apportés aux détenus. Bien souvent, les visites prévues sont annulées en dernière minute par le personnel pénitentiaire, car le détenu est transféré, envoyé au travail ou au parloir à la dernière minute. Aussi, dans les prisons dont la règle est de fermer les portes des cellules, les médecins attendent parfois longtemps avant de voir leur patient être escorté par les surveillants.

Cette perte de temps impacte forcément les soins apportés en vitesse aux malades et certains dentistes se voient de ce fait relayés au rang d’arracheurs de dents, tandis que d’autres spécialistes, eux, colmatent tant que possible les douleurs subies par leurs patients.  

Des difficultés médicales

L’impact du manque de médecins spécialisés en prison est aussi subi par les patients au quotidien. En milieu carcéral, souffrir d’un mal de dos, de difficultés pour lire ou de troubles de la santé mentale rend encore plus difficile l’épreuve de l’enfermement.

Pour pallier ces difficultés qui troublent parfois l’ordre en détention, les médecins généralistes de l’unité sanitaires tentent parfois d’amoindrir la douleur des patients en prescrivant des calmants.

Quelles sont les solutions apportées aux détenus dont l’état nécessite un médecin spécialiste ?

Loin d’être idéales, certaines solutions sont déployées par les unités sanitaires qui œuvrent en milieu carcéral et par les autorités judiciaires pour que les détenus puissent accéder à des soins spécialisés ou pour qu’ils puissent au moins bénéficier de soins alternatifs. Voici lesquelles.

La permission de sortie pour raison médicale

Difficile à obtenir, la permission de sortie pour raison médicale permet toutefois aux détenus qui y sont éligibles d’accéder à un rendez-vous chez un médecin spécialisé.

Les chanceux qui parviennent à convaincre le JAP de sortir pour une opération ou une visite chez un professionnel de santé sont toutefois escortés, parfois menottés et il arrive que la présence impérative des surveillants pendant les soins compromette leur droit fondamental au secret médical.

Une médecine généraliste alternative propice aux addictions

La médecine généraliste qui est plus accessible en prison que celle plus spécialisée intervient pour soulager les douleurs en attendant que les détenus puissent consulter. Cependant, le recours systématique à certains calmants accentue les risques d’addiction, sans pour autant soigner sur la durée les détenus souffrant de pathologies.

justice bureau calculatrice

Questions fréquentes au sujet des soins médicaux spécialisés en prison

À Niort ou à Chaumont, les détenus sont moins concernés par des difficultés d’accès à une médecine spécialisée. Régulièrement, des professionnels de santé interviennent en milieu carcéral pour soigner les caries, examiner les cas d’arthrose ou encore traiter les infections avant que l’état de santé des patients ne se dégrade.

En revanche, d’autres prisons affichent des délais d’attente particulièrement longs lorsqu’il s’agit de prévoir un rendez-vous avec un spécialiste.  

C’est notamment le cas de la maison centrale de Saint-Maur, dans les locaux de la prison, il faut parfois attendre plus de deux ans pour obtenir une paire de lunettes adaptée à sa vue. En l’absence d’ophtalmologues, certaines personnes condamnées sont privées de certaines activités telles que la lecture ou la télé.

Pour pallier le manque de médecins spécialisés en détention sans laisser les détenus souffrir, les généralistes ont recourt à des alternatives qui entraînent d’autres pathologies. En effet, en délivrant des traitements tels que l’oxycodone ou la morphine, ces derniers calment certes les effets des pathologies qui ne peuvent être soignées, mais confrontent leurs patients à des risques d’addiction aux opiacés.

En prison, les détenus entrants sont souvent atteints de pathologies et d’addiction. Une consommation excessive de tabac, d’alcool ou de stupéfiants ainsi qu’une exposition prolongée à la précarité accentuent les risques de développer des maladies.

Aussi, de nombreuses personnes écrouées sont atteintes ou développent des troubles de la santé mentale. En l’absence de psychiatres ou de psychologues en détention, ces derniers ont tendance à évoluer et à laisser des séquelles durables sur l’état de ces patients lésés dont les droits d’accès à une médecine de qualité sont totalement bafoués par le système pénitentiaire.

En prison, les détenus ont le droit d’accéder aux soins médicaux, y compris les médicaments, comme tout citoyen. Lorsqu’ils consultent un médecin spécialiste (dentiste, kinésithérapeute, ophtalmologue, etc.), les prescriptions de médicaments sont généralement transmises à l’infirmerie de l’établissement pénitentiaire. C’est cette dernière qui se charge de la distribution des traitements en respectant la prescription du médecin.

Toutefois, l’accès aux médicaments peut parfois être limité par les conditions spécifiques de détention ou en fonction de la disponibilité des produits.