Facilitez vos démarches carcérales : comprendre, agir et soutenir

Site français indépendant du Ministère de la Justice

Rechercher

Site indépendant du Ministère de la Justice

Facilitez vos démarches carcérales

Comment connaître l’état de santé d’un détenu ?

Lorsqu’on est un membre de la famille d’un détenu qui souffre de troubles ou d’une pathologie, connaître son état de santé est parfois difficile. En effet, les lacunes du système carcéral et le secret médical ne permettent pas toujours d’être certain qu’un proche en prison bénéficie de soins médicaux adaptés. Voici comment alerter l’établissement pénitentiaire d’un détenu de la nécessité de traiter votre proche et comment savoir si son état de santé est stable.

détenu prenant des cachets en prison
Sommaire
connaitre l'état de santé d'un proche détenu

Comment les prisons organisent-elles les soins médicaux des détenus ?

Si la majeure partie des établissements pénitentiaires français ne parviennent pas à respecter le droit fondamental d’accès aux soins médicaux des détenus, certains dispositifs obligatoires permettent toutefois de détecter d’éventuelles maladies et troubles rapidement. En effet, l’unité sanitaire qui œuvre dans chaque prison est en mesure d’assurer la continuité des soins médicaux des personnes écrouées, à condition d’être au courant de ses besoins.  

Une visite médicale pour les détenus entrants

C’est généralement au cours de la visite médicale obligatoire pour les détenus entrants que les professionnels de santé, en discutant avec les personnes condamnées à une peine de prison, détectent leurs besoins en matière de santé en prison. En effet, cet entretien privé est l’occasion d’informer le médecin d’éventuelles pathologies, de la présence d’un traitement important ou même d’addictions. Ainsi, une prise en charge appropriée pourra être prescrite au détenu en difficulté avec, notamment, l’administration de cachets.

Des dépistages dès l’entrée en détention

Des dépistages ont régulièrement lieu en détention, et ce pour éviter tout risque de contaminations entre détenus. La surpopulation accentuant les risques d’épidémie, il est effectivement obligatoire de se faire tester contre la tuberculose. D’autres dépistages, contre les MST, le VIH ou encore l’hépatite, peuvent être réalisés sur les détenus volontaires qui sont plus de 6 sur 10 à ne pas avoir consulté un médecin de l’année lorsqu’ils entrent en prison.

Une unité sanitaire qui assure les soins médicaux des détenus

Tout au long de l’année, l’unité sanitaire assure les soins médicaux des détenus. En prison, une médecine générale facilement accessible permet aux personnes condamnées d’être soignées, de se voir délivrer leur traitement ou de solliciter des rendez-vous auprès de médecins spécialisés. Il convient tout de même de rappeler que les délais sont parfois très longs pour pouvoir consulter un dentiste en prison, un kinésithérapeute ou un gynécologue en détention.

La continuité des soins et traitements médicaux

Les personnes souffrant de troubles mentaux, de pathologies cardiaques ou encore hormonales et qui sont traitées médicalement peuvent bénéficier d’une continuité de leur traitement en prison. En effet, l’unité sanitaire s’assure dès l’arrivée d’une personne condamnée à une peine de prison que les soins dont elle bénéficiait à l’extérieur puissent continuer en détention.

Un détenu qui souffre d’une addiction sera-t-il pris en charge en prison ?

De nombreuses personnes qui entrent en prison souffrent d’une addiction. Lorsque le manque d’alcool ou de stupéfiants se fait ressentir en détention, il peut être difficile de ne pas sombrer. Pour aider les personnes addictes à décrocher en douceur, l’unité sanitaire de la prison peut prescrire des traitements de substitution à la drogue ou à tout autre type d’addiction.

Une personne dont l’état de santé est dégradé peut-elle accéder à des soins médicaux en prison ?

Certaines personnes souffrent de pathologies qui nécessitent l’intervention régulière de médecins spécialisés. Dans le cas où un détenu rencontre des problèmes cardiaques ou ophtalmologiques (port de lunettes en prison), un suivi est possible, mais toutefois plus difficilement accessible.

Si les plus chanceux peuvent accéder à des médecines spécialisées en prison, d’autres doivent demander une permission de sortie et accepter les contraintes qu’elles impliquent pour consulter, après certains délais, le professionnel de santé habilité à le soigner. En attendant, l’unité sanitaire de son établissement pénitentiaire peut toutefois lui apporter des soins alternatifs nécessaires pour éviter des douleurs.

Une personne écrouée qui souffre de troubles de la santé mentale sera-t-elle soignée en prison ?

En détention, de nombreux détenus souffrent ou développent des pathologies mentales qui nécessitent un traitement. Pour éviter tout risque de suicide et limiter les effets de la dépression ou de la bipolarité, le personnel médical qui œuvre au sein de l’unité sanitaire se charge chaque jour de délivrer aux patients en difficulté le traitement adapté à leur état de santé. Un psychologue ou un psychiatre peut aussi assurer le suivi médical de ces personnes souffrantes au sein même de la prison.

Comment informer un établissement pénitentiaire des problèmes de santé d’un détenu ?

Si vous vous inquiétez au sujet d’un proche en prison qui souffre d’une pathologie et que vous souhaitez informer la prison de sa situation, vous pouvez rédiger un courrier à l’attention de la direction de son établissement pénitentiaire et le déposer dans la boîte aux lettres verte dédiée aux échanges avec les familles de détenus. Vous pouvez aussi informer le SPIP ou l’avocat du détenu afin qu’ils sollicitent auprès du personnel pénitentiaire une surveillance médicale accrue.

Comment connaître l’état de santé d’un détenu ?

En prison, les détenus conservent leur droit au secret médical et il est donc impossible pour ses proches de consulter sans son accord son dossier médical, ni même de récolter des données relatives aux traitements prescrits ou aux pathologies détectées auprès de l’unité sanitaire de son établissement pénitentiaire. Cependant, si vous êtes inquiet, quelques solutions peuvent vous permettre d’en savoir plus sur l’état de santé de votre proche en prison.

Communiquer avec une personne détenue pour connaître son état de santé

La meilleure façon de connaître l’état de santé de votre proche incarcéré est de lui poser des questions. Par téléphone, par courrier ou à l’occasion d’un parloir, n’hésitez pas à demander au membre de votre famille écroué s’il est suivi par un médecin, s’il consulte régulièrement le professionnel de santé spécialisé dont il a besoin et s’il suit son traitement. Ainsi, vous pourrez être assuré sans avoir à multiplier les enquêtes et formalités administratives.

Contacter l’avocat d’un détenu pour en savoir plus sur son état de santé

Si votre proche en prison refuse de vous parler, vous pouvez contacter son avocat pour en savoir davantage sur son état de santé. Si ce dernier ne peut pas vous indiquer quel traitement suit le détenu ni de quelle pathologie il souffre, il pourra vous rassurer ou au contraire vous alerter afin que vous puissiez tenter de l’inciter à se soigner.

Écrire un courrier au SPIP pour connaître l’état de santé d’un proche en prison

Ecrire un courrier au SPIP pour lui faire part de vos inquiétudes au sujet de l’état de santé de votre proche en détention est aussi possible. En réalisant cette démarche, vous pourrez non seulement donner de nouvelles informations au conseiller qui assure le suivi de votre proche écroué, mais augmenter sa vigilance et les chances de le voir conseiller au détenu de consulter rapidement l’unité sanitaire de la prison.

Un détenu peut-il refuser que l’on informe ses proches de son état de santé ?

Oui, les détenus bénéficient du droit au secret médical et s’il est parfois compromis, notamment lorsque ces derniers sont contraints d’être escortés pour consulter un médecin spécialisé à l’extérieur, les données relatives à sa santé ne doivent en aucun cas être révélées à sa famille ou à ses proches à l’extérieur. Par conséquent, vous ne pouvez pas aller à l’encontre de la décision d’un proche en prison lorsqu’il refuse d’évoquer ses problèmes médicaux.

Questions fréquentes au sujet de l’état de santé d’une personne en prison

Lorsqu’un détenu décède en prison ou à l’extérieur, ses ayants droit peuvent demander à se voir remettre son dossier médical. En effet, une épouse ou des enfants peuvent réclamer à l’administration carcérale la délivrance de ce dossier qui contient toutes les données liées à la santé d’une personne condamnée récoltées par l’unité sanitaire de la prison.

Les addictions et les troubles de la santé mentale touchent de nombreux prisonniers. Les maladies infectieuses telles que le VIH ou les hépatites sont également très présentes en détention. Les troubles suicidaires et les problèmes dentaires font aussi partie intégrante du quotidien des personnes condamnées à une peine de prison. 

Pour prendre des nouvelles d’un proche, contactez le détenu par courrier et demandez-lui de vous rappeler par téléphone. Vous pouvez aussi solliciter un permis de visite aux autorités afin de pouvoir réserver un parloir et passer du temps avec lui directement au sein de l’établissement pénitentiaire où il se trouve.

Outre les médecins qui œuvrent au sein de l’unité sanitaire de la prison, d’autres interlocuteurs peuvent accompagner un détenu qui rencontre des problèmes de santé. Ses proches, son conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, son avocat, ses co-détenus et les surveillants pénitentiaires alertés peuvent agir pour le soutenir et l’inciter à consulter ou à prendre le traitement adapté.