En 2017, le président de la République Emmanuel Macron promettait la livraison de 15 000 places de prison supplémentaires d’ici 2027 pour améliorer enfin les conditions de détention de ceux qui se heurtent chaque année un peu plus à la surpopulation carcérale. Dans une récente interview, le ministre de la Justice Didier Migaud s’est exprimé à ce sujet et a fini par confesser le fait que l’ambitieux projet ne verra finalement pas le jour à la date prévue.
15 000 places de prisons supplémentaires construites d’ici 2027
En pleine campagne présidentielle, notre actuel président de la République Emmanuel Macron promettait d’agir en faveur des conditions de détention des détenus via la construction de 15 000 nouvelles places de prison d’ici 2027. À l’heure où la date butoir se rapproche dangereusement, le ministre de la Justice, Didier Migaud, prend les devants et admet que le projet ne sera pas réalisé dans les délais.
Un ambitieux projet qui vise à lutter contre les effets de la surpopulation carcérale
Pourtant, ce plan ambitieux qui vise à lutter contre les effets de la surpopulation carcérale était loin d’être superflu. À l’heure où 79 631 personnes détenues s’entassent à 3 voire à 4 dans des cellules conçues pour deux personnes et où l’Europe ne cesse de condamner la France pour les conditions de détention qu’elle offre à ceux qui sont incarcérés, l’aboutissement du projet est plus que jamais nécessaire.
Les droits des détenus assurés grâce à la construction de nouvelles prisons
Car au sein des prisons surpeuplées, l’accès au droit des détenus est compromis. Se soigner, suivre une formation ou bénéficier d’un suivi adapté pour une réinsertion réussie sont autant de droits bafoués à cause du manque de personnel pénitentiaire et du nombre de personnes incarcérées dans des établissements vétustes, nullement conçus pour accueillir autant d’individus.
Les 15 000 places de prison évoquées ne seront pas livrées en 2027
À l’heure où la Défenseure des droits alerte sur le fait que les détenus subissent des atteintes graves et répétées à leurs droits fondamentaux et où certains directeurs de prison affirment ne plus être en mesure d’accueillir de nouvelles personnes au sein de leurs établissements pénitentiaires, la récente annonce du ministre de la Justice ne rassure pas : l’objectif de 15 000 places supplémentaires en 2027 ne sera pas atteint.
Des élus qui s’opposent à la construction d’établissements pénitentiaires sur leur territoire
Si la promesse de campagne de notre président de la République ne peut être tenue, c’est en partie à cause de difficultés foncières rencontrées au moment de déterminer l’endroit où de nouvelles prisons pourraient être construites.
Les multiples oppositions des maires et autres élus qui refusent de voir apparaître sur leurs territoires des centres éducatifs fermés ou d’autres centres de semi-liberté contribuent à accentuer les dégradations des conditions de détention subies par les détenus confrontés à la surpopulation carcérale.
Un retard qui porte finalement à 4 500 le nombre de nouvelles places de prison
En lieu et place des 15 0000 places de prison promises, seules 4 500 nouvelles places ont été livrées. Sachant qu’en un mois, près de 662 détenus sont entrés en détention entre septembre et octobre dernier, la construction de ces dernières n’est nullement ressentie par l’administration pénitentiaire et encore moins par les détenus.
Des solutions évoquées pour réduire les chiffres inquiétants de la surpopulation carcérale
Malgré le fait que le projet de construction de 15 000 places de prison ne soit pas réalisable dans les délais impartis, le ministre de la Justice se veut rassurant. Pour parvenir à lutter durablement contre les effets de la surpopulation carcérale, ce dernier évoque des solutions qui pourraient mettre un terme aux blocages qui concernent le plan d’Emmanuel Macron.
Des procédures exceptionnelles pour passer outre les oppositions des collectivités
Parmi elles, la proposition de déployer des procédures exceptionnelles pour passer outre les oppositions des élus. En sollicitant le Premier ministre, Didier Migaud espère bénéficier de davantage de pouvoir afin de construire malgré le désaccord des collectivités, les établissements d’intérêt national nécessaires pour assurer le respect des droits des détenus.
La construction de places de prison supplémentaires nécessaire pour réduire la densité carcérale
D’autres places de prison seront construites et l’objectif des 15 000 pourrait être atteint. Néanmoins, les autorités sont conscientes du retard pris et le projet ne verra pas le jour dans les délais impartis. En attendant de pouvoir concrètement lutter contre la surpopulation carcérale, les autorités encouragent le recours aux TIG ainsi qu’aux aménagements de peine pour faire libérer un maximum de détenus dont la date de fin de condamnation approche.
Sources : francebleu.fr – lexpress.fr– lepoint.fr