C’est un record inégalé ! Au 1er novembre dernier, le seuil des 80 000 détenus a été franchi. Désormais, plus de 80 130 personnes évoluent dans des établissements pénitentiaires français surpeuplés. Malgré les multiples alertes et condamnations, les conditions de détention se dégradent encore jour après jour à cause de la surpopulation carcérale.
80 130 détenus dans des prisons conçues pour accueillir 62 357 personnes
En France, les établissements pénitentiaires sont conçus pour accueillir 62 357 détenus. Or, au 1er novembre dernier, 80 130 personnes évoluaient au sein des prisons de notre pays. Pour cause, depuis plusieurs années, la population détenue en attente de jugement ou condamnée à de brèves peines de prison ne fait qu’augmenter, sans que davantage de places soient déployées pour permettre un accueil digne aux personnes qui sont la plupart du temps présumées innocentes.
Les maisons d’arrêt, principalement touchées par la surpopulation carcérale
Dans les maisons d’arrêt du pays, qui accueillent principalement les détenus en attente de procès et les personnes condamnées à de courtes peines de prison, la densité carcérale atteint 155,1 %.
Dans 13 établissements pénitentiaires, elle dépasse les 200 % et empiète directement sur les droits fondamentaux des prisonniers, ainsi que sur les conditions de travail du personnel pénitentiaire contraint d’évoluer dans un milieu carcéral impacté par une dégradation croissante.
De nouveaux records chaque mois malgré les condamnations de l’Europe
Malgré le fait que l’Europe ait récemment exprimé sa « profonde préoccupation » à propos des abus chroniques de la France concernant la gestion des personnes détenues, les choses ne font qu’empirer. Chaque mois, les chiffres liés à la surpopulation carcérale augmentent et battent de nouveaux records. Au 1er novembre, un nouveau seuil a encore été franchi.
Des conditions de détention qui se dégradent de jour en jour
Punaises de lit, cafards, humidité, insalubrité et cellules surpeuplées sont le lot quotidien de dizaines de milliers de détenus qui évoluent dans les maisons d’arrêt de France. Chaque jour, les conditions de détention se dégradent et rognent les droits fondamentaux des personnes écrouées.
Accéder à une cour de promenade, à un parloir ou encore à des soins médicaux à une fréquence suffisante n’est pas toujours possible pour les détenus contraints de s’acclimater aux défaillances de notre système pénitentiaire.
3962 détenus contraints de dormir à même le sol
Au 1er novembre, 3 962 détenus étaient recensés comme contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol, dans une cellule de quelques mètres carrés accueillant d’ores et déjà 2 ou 3 personnes. Dans certaines maisons d’arrêt, l’intégralité des locaux est concernée par de tels aménagements de fortune.
Le personnel pénitentiaire à bout de nerfs
En proie aux mutineries et agressions, le personnel pénitentiaire voit également ses conditions de travail se dégrader. La surpopulation carcérale impacte directement le quotidien de ceux qui sont contraints d’évoluer dans des locaux vétustes, parfois infestés de nuisibles et de subir les assauts de violence de détenus qui souffrent d’une trop grande proximité avec les autres.
Le projet de 15 000 places de prisons supplémentaires retardé
Malgré l’urgence, la promesse du gouvernement de déployer d’ici 2027 15 000 places de prison supplémentaires ne sera pas tenue. Si des alternatives sont envisagées, les personnes écrouées ne pourront pas compter dans l’immédiat sur la construction de nouveaux établissements pénitentiaires pourtant nécessaire pour respecter les droits des détenus.
Des solutions envisagées pour endiguer la crise
Pour tenter de limiter les effets de la surpopulation carcérale, des solutions ont toutefois été évoquées par une source au ministère de la Justice interrogée par l’AFP. La réhabilitation d’établissements pénitentiaires désarmés et la construction de structures modulaires pourraient prochainement accueillir des personnes condamnées à la privation de liberté.
Les alternatives à la prison mentionnées par le garde des Sceaux
Une fois de plus, des alternatives à la prison ont également été mentionnées par le garde des Sceaux. Les aménagements de peine, dont jouissent d’ores et déjà quelque 16 439 personnes placées sous bracelet électronique ou à l’extérieur, sont désormais prescrits pour les infractions de faible gravité.
Sources : lefigaro.fr– lemonde.fr– ifrap.org