L’échange de linge en prison
- Date de dernière mise à jour : 20 juin 2024
Les personnes placées en détention sont confrontées à des difficultés liées à la gestion du linge. En effet, pour laver leurs vêtements, nombreux sont les détenus qui procèdent à des échanges de linge au parloir et qui évitent ainsi les lacunes de l’administration pénitentiaire. Car en prison, il n’est pas toujours aisé de laver et de sécher du linge et l’accès aux buanderies est coûteux. On fait le point sur les règles liées aux dépôts de linge.
Démarches pour les membres de la famille et proches des détenus
Comment la gestion du linge sale est-elle assurée en prison ?
En prison, comme à l’extérieur, les personnes incarcérées doivent assurer seules la gestion de leur linge. En effet, l’administration pénitentiaire ne prend nullement en charge les vêtements sales des détenus, qui doivent s’organiser et choisir parmi les solutions qui s’offrent à eux pour être en mesure de porter des vêtements propres.
Les vêtements sales confiés aux proches de détenus lors d’échanges de linge aux parloirs
Les détenus qui ont la chance de recevoir régulièrement la visite de leurs proches aux parloirs de la prison peuvent procéder une à plusieurs fois par semaine à des échanges de sacs de linge avec les membres de leur famille.
Avant de se préparer à se rendre au rendez-vous parloir fixé avec leur mère, leur conjointe ou un autre membre de la famille, ces derniers doivent placer dans un sac le linge sale qu’ils souhaitent leur confier. À l’issue du parloir, les détenus se voient remettre le sac de linge propre apporté par les visiteurs en prison.
Du linge lavé et séché dans des conditions difficiles en cellule
Les personnes incarcérées qui ne peuvent pas confier leur linge à un proche peuvent cantiner de la lessive et laver en cellule ou dans les douches leurs vêtements, serviettes et draps. Si l’eau chaude vient parfois à manquer et ne garantit pas un lavage optimal du linge, d’autres difficultés sont rencontrées par les détenus au moment de sécher leurs vêtements.
C’est notamment le cas en hiver, où le linge qui sèche ne fait qu’augmenter l’humidité et le froid qui règnent dans les cellules les plus vétustes.
Des vêtements confiés à la buanderie de l’établissement pénitentiaire à un coût élevé
La plupart des établissements pénitentiaires disposent de buanderies, administrées par les détenus eux-mêmes. Les personnes incarcérées les plus isolées peuvent confier leur linge à cette structure qui nécessite toutefois d’être confiants et de disposer d’assez d’argent.
En effet, pour laver et sécher leur linge en buanderie, les personnes incarcérées doivent payer un prix élevé en comparaison de leur petit budget. De plus, il n’est pas rare de voir du linge confié disparaître ou être abîmé après avoir été lavé en détention.
Qui peut procéder à des échanges de linge avec un détenu ?
Les titulaires d’un permis de visite peuvent procéder à des échanges de linge avec les détenus à chaque parloir réservé. En effet, seules les personnes autorisées à visiter une personne condamnée peuvent régulièrement récupérer ses vêtements sales et lui apporter des tenues propres. Notez que de nouveaux vêtements, dès lors qu’ils sont en accord avec le règlement, peuvent être joints aux effets personnels du détenu dans un sac conforme et vérifié par les surveillants pénitentiaires.
À quel moment les proches de détenus peuvent-ils récupérer le linge sale d’un détenu ?
Les proches de détenus peuvent aussi récupérer le linge sale de leur proche incarcéré à l’occasion des parloirs. Au moment de quitter la pièce mise à disposition des familles afin qu’elles puissent se rencontrer, les surveillants informent les visiteurs de la présence de sacs de linge à laver. En partant de l’établissement pénitentiaire, nombreux sont les proches de détenus à détenir un sac de vêtements à laver.
Comment apporter du linge propre à un détenu ?
Pour apporter du linge propre à un détenu à l’occasion d’un parloir réservé, suivez la procédure qui suit :
Préparez le linge du détenu dans un sac conforme au règlement de la prison
Dans un sac conforme au règlement de la prison (les dimensions valables pourront vous être délivrées par l’administration pénitentiaire), glissez les sous-vêtements, tee-shirts, pulls, sweats, pantalons et serviettes de bain nécessaires à votre proche incarcéré. Assurez-vous de ne pas glisser d’objets ou de linge interdit en prison.
Apposez sur le sac une étiquette qui comprend des informations obligatoires
Sur l’une des anses de votre sac, apposez une étiquette qui mentionne le nom et le prénom de votre proche détenu et son numéro d’écrou. Ces informations sont indispensables pour que le personnel pénitentiaire puisse remettre au bon détenu le sac de linge.
Intégrez au sac une liste qui indique le nombre de chaque article déposé
Sur une feuille libre, indiquez la liste des vêtements et éventuels objets qui se trouvent dans le sac. N’oubliez pas d’inscrire le nombre de chaque produit apporté au détenu pour éviter tout risque de voir le linge être refusé par les surveillants et vous être restitué à l’issue de votre visite. Si le sac est conforme aux règles de la vie carcérale, il sera remis à votre proche dès la fin de votre rencontre au parloir.
Questions fréquentes au sujet de l’échange de linge en détention
À l’annonce du placement en détention d’un proche, rares sont les proches de détenus à obtenir rapidement un permis de visite afin de pouvoir se rendre aux parloirs. Par conséquent, le dépôt d’un premier sac de linge est possible, malgré le fait que les visites ne soient pas acceptées. Pour apporter des vêtements propres au membre de votre famille fraîchement écroué, déposez rapidement un sac d’affaires autorisées à l’accueil de l’établissement pénitentiaire où il se trouve.
Notez qu’une pièce d’identité risque de vous être demandée, pensez donc à prendre ce document avec vous. Aussi, certaines prisons demandent aux proches de détenus de prendre un rendez-vous pour procéder au premier dépôt de linge, contactez l’établissement pénitentiaire rapidement pour connaître sa politique sur le sujet.
Les détenus qui viennent d’être placés en détention et qui ne disposent pas de vêtements propres peuvent solliciter des sous-vêtements et des chaussettes auprès du personnel de la prison. Les plus en difficulté au moment de leur arrivée peuvent aussi demander des vêtements de rechange, notamment lorsqu’ils sont uniquement en possession de tenues non adaptées à la température.
Non, en prison, les détenus sont désormais plus ou moins libres de porter les vêtements qu’ils souhaitent. Si certaines couleurs, motifs et matières sont prohibés, il n’est plus question de porter des uniformes dans les coursives et cellules des établissements pénitentiaires français.
Les détenus qui font laver leur linge au sein de la buanderie de la prison doivent s’acquitter de 1 à 2 € par lessive. Cette somme conséquente ne permet pas à toutes les personnes écrouées de profiter de vêtements propres. Les plus modestes doivent effectivement se débrouiller autrement pour assurer la gestion de leur linge.
En plus d’être plus hygiénique, de ne pas coûter d’argent et de permettre aux détenus de confier sereinement la gestion de leur linge sale à un tiers de confiance, c’est en partie pour retrouver l’odeur de la lessive de l’extérieur et pour conserver un lien avec leurs anciennes habitudes que les détenus aiment confier leurs vêtements à leurs proches.
Ceux qui donnent à leurs parents leurs vêtements les retrouvent généralement pliés et lavés avec soin et retrouvent le temps d’un instant l’odeur de la buanderie de la maison. C’est pour cette raison que la majeure partie des personnes incarcérées confient leurs sacs de linge à leurs proches.
