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Vie en prison : les conditions de détention en France

En France, les détenus incarcérés au sein d’établissements pénitentiaires se heurtent à des conditions de détention parfois pénibles, marquées par un quotidien plutôt routinier. Découvrez ce qu’il y a à savoir sur la vie en prison ainsi que sur les habitudes des personnes écrouées qui purgent leur peine dans les divers quartiers qui composent l’univers carcéral.

prison conditions détention cellule
Sommaire

Les conditions de vie des détenus incarcérés en France

Dénoncer de mauvaises conditions carcérales
Comment dénoncer de mauvaises conditions carcérales ?
Dénoncer de mauvaises conditions en prison
Nourriture en prison
Nourriture en prison : les 5 choses à savoir
Nourriture en prison
Loisirs
Comment occuper ses journées en prison ?
Les loisirs en prison
Quartiers de prison
Les différents quartiers des établissements pénitentiaires
Les différents quartiers en prison
Le dictionnaire des détenus
Découvrez tous les mots et termes utilisés par les détenus.
Le dictionnaire des détenus
Vêtements
Certains vêtements sont interdits en prison. Découvrez lesquels
Les vêtements interdits en prison
vie en prison mirador

Dans quelles conditions les personnes écrouées évoluent-elles en France ?

Au 1er décembre dernier, le gouvernement comptabilisait 75 677 personnes au sein des prisons françaises. Si les conditions d’incarcération de nos détenus peuvent sembler plus confortables que celles vécues dans certains pays étrangers, la vie en prison en France n’est toutefois pas de tout repos.

En effet, d’après les informations relatées dernièrement par Le Monde, notre pays a une fois de plus été condamné par la Cour européenne des droits de l’homme, pour les conditions indignes de détention offertes aux détenus qui subissent la surpopulation chronique des prisons.

Des conditions de détention pénibles au sein de prisons surpeuplées

Fin décembre 2023, ce sont effectivement pas moins de 11 établissements pénitentiaires français affichaient un taux d’occupation équivalent à 200 %, et plus de 2000 détenus étaient alors contraints de dormir à même le sol, sur un matelas d’appoint, disposé dans une cellule déjà surpeuplée.

Ces conditions de vie indignes s’ajoutent au manque d’organisation des responsables des prisons qui peinent à gérer les arrivées constantes de nouveaux détenus, créant alors le retrait progressif de droits fondamentaux, par manque de personnel ou de temps.

Des locaux vétustes et inadaptés occupés par les détenus

En plus d’être surpeuplées, les cellules occupées par les détenus sont bien souvent vétustes et inadaptées. En effet, ces dernières ne contiennent pas systématiquement de sanitaires et l’accès quotidien aux douches n’est pas systématique.

En prime, les changements climatiques impactent le sommeil et les journées des personnes écrouées qui, durant l’été, se trouvent dans des chambres surchauffées alors que l’hiver, les cellules sont rapidement glacées. 

Une routine mise en place pour limiter les risques de débordements

Pour limiter les risques de débordements qui sont de plus en plus fréquents au sein des cellules surpeuplées, l’administration pénitentiaire prévoit une certaine routine. En effet, les détenus voient leur quotidien marqué par des activités et des obligations qui leur permettent de réduire le temps passé au sein de leur cellule et de s’occuper au maximum pour mieux vivre leur incarcération.

Quelles sont les activités qui rythment la vie en prison ?

La vie carcérale est marquée par la présence d’activités et d’obligation qui permettent aux détenus d’être en mouvement la plupart du temps. Ces occupations sont nécessaires pour réduire les risques de litiges au sein des cellules et elles offrent l’opportunité aux personnes écrouées de mettre leur peine de prison au profit de leur réinsertion.

Les promenades quotidiennes

Les promenades quotidiennes permettent aux détenus de sortir le temps de quelques heures à l’extérieur de leur cellule et de prendre un bol d’air frais. Entre les barbelés et surveillés par un mirador, ces derniers peuvent faire une séance de sport, fumer des cigarettes ou échanger avec d’autres personnes écrouées qui ne sont pas dans leur cellule.

La promenade est un droit fondamental, mais n’est pas une obligation. Certaines personnes placées en détention fuient d’ailleurs cette sortie, par peur des représailles ou des litiges susceptibles de survenir en présence d’autres détenus.

Les parloirs hebdomadaires

Chaque semaine, les personnes qui se trouvent en prison peuvent bénéficier d’au moins un parloir d’une durée variable en fonction des règles de l’établissement pénitentiaire au sein duquel elles sont écrouées. Pendant ce bref instant, les détenus peuvent échanger avec leurs proches et prendre des nouvelles de l’extérieur. C’est aussi durant ces visites que ces derniers peuvent troquer leur linge sale contre du linge propre et demander à leur famille d’apporter certains objets autorisés. Attention, certains vêtements sont interdits en prison comme les blousons en cuir et les vêtements militaires.

Les activités sportives et culturelles

La bibliothèque, la gymnastique, les ateliers culturels, les activités religieuses ou encore la musculation sont autant d’occupations proposées plusieurs fois par semaine aux détenus. Sur simple inscription, ces derniers sont invités le temps de quelques heures à pratiquer du sport ou des loisirs afin de s’affranchir du milieu carcéral pour une courte durée.

Le travail en prison

Enfin, pour pouvoir cantiner, les détenus peuvent faire le choix de travailler en prison. L’emploi au sein d’un établissement pénitentiaire permet non seulement de cumuler des fonds sur un compte nominatif, mais surtout d’occuper la majeure partie de ses journées. En exerçant une activité professionnelle, les personnes écrouées voient généralement passer le temps plus rapidement.

Les détenus peuvent-ils se nourrir comme ils le souhaitent en prison ?

La vie en prison n’est pas la même pour tous les détenus. En effet, si certains ont la chance de voir leur compte nominatif personnel être régulièrement approvisionné par leurs proches ou grâce à l’emploi qu’ils exercent en prison, d’autres bénéficient du statut d’indigent et perçoivent chaque mois moins de 50 €.

Dans une telle situation, ces derniers sont contraints de se contenter des repas servis gratuitement par la prison tandis que les plus chanceux, eux, peuvent cantiner de quoi cuisiner les repas qu’ils souhaitent.

"La liberté, même celle derrière les barreaux, demeure la plus grande des richesses, car elle réside dans l’esprit qui refuse de se soumettre à l’emprisonnement de l’âme."

Quel est le parcours des détenus contraints de passer une partie de leur vie en prison ?

Si le parcours de chaque détenu est propre à son histoire, la plupart des personnes écrouées suivent les étapes énumérées ci-dessous avant d’être libérées. Notez que les mineurs et les femmes peuvent transiter par des quartiers qui leur sont propres tandis que certaines épreuves sont parfois susceptibles d’être évitées.

Le quartier des arrivants

Lorsqu’une personne vient tout juste d’être assignée à un établissement pénitentiaire et écrouée, c’est le quartier des arrivants de la prison qui l’accueille. Pendant 7 à 10 jours, les jeunes détenus statuent ici afin que leurs habitudes soient observées par les surveillants pénitentiaires, simplifiant ainsi l’assignation à une cellule et évitant tout risque de suicide.

Car entrer en prison n’est pas sans conséquence sur le bien-être émotionnel d’une personne. Des idées noires peuvent survenir, mais aussi la peur peut parfois impacter la santé mentale des détenus. Afin qu’ils s’acclimatent en douceur à leur nouvelle vie, ce passage transitoire est obligatoire.

Le placement en maison d’arrêt ou en centre de détention

Après le passage au quartier des arrivants, c’est une assignation en cellule située en maison d’arrêt ou en centre de détention qui est effectuée par les surveillants du système pénitentiaire. En fonction du statut du détenu (prévenu ou condamné) et de la durée de sa peine, ce dernier sera orienté vers diverses structures et placé avec des codétenus.

Quelques chiffres au sujet de la vie en détention dans une prison française

personnes étaient en prison et en attente de jugement en décembre 2023.
0
personnes étaient écrouées en décembre 2023 (les personnes en semi-liberté et sous surveillance électronique sont incluses)
0
D’ici 2027, 15 000 nouvelles places de prison devront être créées.
0
détenus dormaient à même le sol en décembre 2023.
0
couloir prison vie carcérale

Questions les plus fréquentes au sujet de la vie en prison

La vie en prison est particulièrement chère. Pour se nourrir, accéder à des appareils électroménagers ou téléphoner, les détenus doivent sans cesse dépenser de l’argent. Les fonds de ces derniers sont consignés sur un compte nominatif personnel, qui est alimenté par leurs familles ou par leurs revenus salariés. Ils peuvent profiter des sommes versées sur ce compte en faisant l’acquisition de produits achetés en cantine ou en participant à des ateliers parfois payants.

Oui, mais l’accès au téléphone coûte particulièrement cher en prison. Pour pouvoir passer un coup de fil, les détenus doivent faire l’acquisition d’une carte téléphonique et économiser leur crédit. Il convient de rappeler que les conversations sont susceptibles d’être écoutées et enregistrées, ce qui explique en partie pourquoi de nombreux smartphones circulent en prison. Pourtant, détenir un téléphone portable est passible de lourdes sanctions.

Pour détecter les smartphones, les objets interdits ou la drogue susceptible de circuler en prison, les surveillants de l’administration pénitentiaire procèdent bien souvent à des fouilles qui peuvent être intégrales ou non.

En entrant dans la prison, en cas de comportement suspect ou lorsqu’après un parloir, un détenu est soupçonné de receler un article illicite, les surveillants sont en droit de le fouiller de manière intégrale pour des raisons de sécurité.

Si les droits des détenus ne sont pas respectés, des recours sont heureusement possibles. Le juge d’application des peines est l’interlocuteur privilégié lorsqu’il s’agit de dénoncer de mauvaises conditions d’incarcération et ce dernier est habilité à juger si oui ou non, le recours entamé par un détenu est fondé.

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