Timbres et enveloppes timbrées : sont-ils acceptés en prison ?
- Date de dernière mise à jour : 7 novembre 2024
En prison, le droit à la correspondance des détenus est respecté de manière générale. Quelles que soient la situation financière ou personnelle d’un détenu, il peut accéder à des timbres, enveloppes timbrées, du papier et des stylos pour écrire à sa famille ou aux autorités compétentes. Ces éléments permettent de maintenir un lien vital avec l’extérieur. Mais comment les détenus obtiennent-ils ces fournitures, et quelles sont les règles de La Poste concernant le timbrage des lettres envoyées à ou par les détenus ?
Comment les détenus obtiennent-ils des timbres et enveloppes timbrées en prison ?
Oui, en cellule, chaque détenu est libre d’avoir à sa disposition des timbres et des enveloppes timbrées dans une quantité raisonnable. Pour pouvoir correspondre avec l’extérieur, ces derniers peuvent conserver du papier, des stylos et de quoi affranchir leurs lettres au sein de leurs effets personnels. Voici les différentes façons d’obtenir un tel kit courrier en prison.
Un kit de correspondance remis à chaque détenu qui entre en détention
Dès leur arrivée au sein d’un établissement pénitentiaire, les détenus se voient remettre un kit de correspondance qui leur permet de communiquer légalement avec l’extérieur. Grâce à ce kit courrier complet, ces derniers peuvent chaque jour envoyer et recevoir des lettres de la part de ses proches, mais ils peuvent également correspondre avec :
- leur avocat,
- le directeur interrégional des services pénitentiaires,
- le contrôleur général des lieux de privation de liberté,
- l’aumônier,
- et de multiples autres interlocuteurs habilités à veiller à ce que leurs intérêts soient respectés.
Ce kit de correspondance permet de maintenir le lien avec l’extérieur, essentiel pour le moral du détenu et la défense de ses droits.
Des produits cantinables pour renouveler les fournitures de correspondance
Lorsque le contenu de ce kit de correspondance touche à sa fin et qu’un détenu vient à manque de papier, d’enveloppes, de timbres ou encore de stylos, c’est auprès de la cantine de l’établissement pénitentiaire qu’il est possible de se procurer le nécessaire.
Le catalogue propose des enveloppes timbrées, des carnets de timbres, du papier, des stylos et d’autres fournitures nécessaires à la correspondance. Les détenus peuvent ainsi régulièrement envoyer des lettres à leurs proches ou aux autorités.
Kit de correspondance gratuit chaque mois
Consciente que tous les détenus n’ont pas les moyens d’accéder aux produits cantinables, l’administration carcérale prévoit quelques avantages spécifiques pour les personnes écrouées les plus précaires.
Pour les détenus indigents, qui n’ont pas les moyens de cantiner, l’administration pénitentiaire prévoit un kit de correspondance gratuit chaque mois, comprenant :
- 2 timbres ;
- Du papier à lettres,
- 2 enveloppes,
- des stylos.
Cela leur permet de continuer à correspondre, même en situation de précarité.
Pourquoi est-ce important pour les détenus d’être équipés de matériel de correspondance ?
Les personnes condamnées à la prison n’ont pas toutes la chance d’être visitées régulièrement au parloir ni d’avoir assez d’argent pour accéder aux téléphones de leur établissement pénitentiaire. Le courrier représente parfois leur unique lien avec l’extérieur et les correspondances sont essentielles aussi bien pour le moral des détenus, mais aussi pour le respect de leurs droits fondamentaux.
Correspondre avec des proches qui ne peuvent pas se rendre au parloir
La plupart des détenus correspondent par le biais de courriers avec leurs proches. Une petite-amie, une épouse, des parents, des enfants ou encore des frères et sœurs qui ne peuvent se rendre chaque semaine au parloir pour visiter leur proche peuvent ainsi recevoir régulièrement des nouvelles de ceux qui peuvent chaque jour envoyer des lettres à ceux qu’ils aiment et recevoir en échange des dessins, des photos et des nouvelles de ceux qui leur sont chers.
En cellule, relire ces courriers ou découvrir le contenu d’un colis de Noël qui sont pour rappels contrôlés par les autorités avant d’être remis aux personnes détenues apporte soutien et réconfort qui ne sont pas de trop pour ceux qui sont privés de liberté.
Pour de nombreux détenus, le courrier est le seul moyen de rester en contact avec leurs proches, notamment lorsque ces derniers ne peuvent pas se rendre régulièrement au parloir. Envoyer et recevoir des lettres permet aux détenus de maintenir un lien affectif vital avec leur famille, de recevoir des nouvelles, des photos, ou encore des dessins d’enfants, ce qui contribue à leur bien-être en détention.
Faire valoir leurs droits en écrivant aux autorités
Le courrier est également un outil essentiel pour les détenus afin de faire valoir leurs droits. Ils peuvent rédiger des lettres pour solliciter un avocat, demander un aménagement de peine ou dénoncer des conditions de détention inhumaines. Avoir des enveloppes timbrées et des timbres à disposition est donc crucial.
Détenir des timbres et enveloppes timbrées permet aussi aux personnes condamnées de solliciter l’aide d’un avocat ou des autorités habilitées à faire respecter ses droits. En effet, solliciter un aménagement de peine, un encellulement individuel ou dénoncer des conditions de détention indignes sont autant de démarches qui nécessitent la rédaction d’un courrier.
Peut-on envoyer des timbres à un détenu ?
Oui, lorsque vous décidez d’envoyer une lettre en prison, vous pouvez tout à fait joindre à votre courrier un carnet de timbres afin que votre proche détenu soit en mesure de vous répondre et de communiquer par courrier avec d’autres interlocuteurs.
La tolérance sur le poids des lettres envoyées en prison
Lorsque vous envoyez une lettre à un détenu, le poids de l’enveloppe ne doit pas dépasser 20 g, sauf si vous affranchissez correctement votre courrier en fonction de son poids.
L’envoi d’un carnet de timbres ou d’une enveloppe timbrée peut donc augmenter le poids de votre envoi, et dans ce cas, La Poste appliquera une stricte tolérance. Si le poids dépasse la limite autorisée sans être correctement affranchi, le courrier pourrait être renvoyé à l’expéditeur.
L’enveloppe doit faire moins de 20 g au total pour éviter tout risque de voir la poste refuser de l’acheminer à cause du poids ou alors comporter davantage de timbres, comme lorsque vous décidez d’envoyer un colis de vêtements en prison.
Loin de faire preuve de tolérance concernant le poids des lettres, l’organisme risque effectivement vous renvoyer l’enveloppe timbrée.
Enveloppes timbrées : comment bien les utiliser ?
Si vous souhaitez faciliter la réponse d’un détenu à votre lettre, il est recommandé de joindre une enveloppe timbrée à l’intérieur de votre courrier, en l’affranchissant correctement.
Pour garantir que cette enveloppe soit utilisée pour vous répondre, inscrivez-y vos nom, prénom et adresse postale. Cela permet à votre proche incarcéré d’y glisser directement sa lettre et de la poster sans tracas.
Si vous décidez d’écrire à un détenu, vous pouvez aussi, en respectant les mêmes règles liées au poids de votre enveloppe, joindre une enveloppe timbrée pour votre proche incarcéré. Pour être sûr que celle-ci soit utilisée pour répondre à votre lettre, vous pouvez écrire votre nom, prénom et adresse postale dessus. Ainsi, votre proche détenu n’aura plus qu’à y insérer un courrier pour vous répondre.
Peut-on remettre des timbres à un détenu lors d’un parloir ?
Oui, lors des visites au parloir, il est généralement autorisé de remettre des timbres à un détenu, sous certaines conditions. Vous devez informer le personnel pénitentiaire que vous apportez un kit de correspondance (timbres, enveloppes, etc.) pour qu’il soit contrôlé avant d’être remis au détenu.
Lorsque vous vous rendez au parloir pour visiter un proche détenu, vous pouvez lui délivrer quelques timbres afin qu’il puisse correspondre par courrier avec vous, ou avec d’autres interlocuteurs.
Cela est autorisé par le personnel pénitentiaire dès lors que vous faites savoir aux surveillants qu’un kit de correspondance se trouve dans les effets personnels apportés à votre proche écroué.
Sources : laposte.fr
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Questions fréquentes au sujet des timbres et enveloppes timbrées en prison
Les établissements pénitentiaires peuvent-ils restreindre le nombre de timbres délivrés à un détenu ?
Oui, certains établissements pénitentiaires ont relevé que les détenus se servaient parfois des timbres comme monnaie d’échange. Si la plupart des prisons ne comptent pas le nombre de timbres remis aux détenus par leurs proches, certaines exigent qu’un nombre limité d’enveloppes timbrées soient fournies aux personnes écrouées.
Un détenu peut-il être privé de son droit de correspondance même s’il détient des timbres ?
En temps normal, les détenus ne peuvent être privés de leur droit de correspondance et peuvent à tout moment échanger par courrier avec leurs proches ou les autorités s’ils possèdent des timbres. Or, lorsqu’un magistrat décide d’une « interdiction de communiquer » pour un prévenu et une personne qui se trouve à l’extérieur, celui qui attend son jugement peut être privé de correspondre par voie postale avec cet interlocuteur pendant 10 jours renouvelables.
Aussi, certains destinataires peuvent tout au long de la mise en examen d’une personne être exclus du droit de recevoir des courriers de la part de la personne écrouée. C’est généralement le cas des personnes liées à une affaire en cours, de certains mineurs ou des victimes.
Comment être sûr qu’un détenu réponde à mon courrier et possède des enveloppes timbrées ?
Pour garantir que votre proche détenu puisse vous répondre, il est conseillé de joindre une enveloppe affranchie à votre nom et adresse dans votre lettre. En utilisant un timbre vert, le délai de réception de votre réponse sera généralement de 3 jours ouvrés.
Que contient le kit de correspondance remis à chaque détenu qui entre en détention ?
Le kit de correspondance délivré à chaque détenu qui entre en prison contient des timbres, du papier à lettres, des enveloppes et des stylos. Il peut être renouvelé chaque mois gratuitement par l’administration pénitentiaire pour les indigents, tandis que ceux qui ont les moyens peuvent cantiner directement le matériel nécessaire pour répondre aux courriers.
