Comme chaque mois, les chiffres liés au nombre de détenus incarcérés au sein des établissements pénitentiaires ont augmenté en décembre 2024. Désormais, la surpopulation carcérale atteint 130 % en France. Les conditions de vie dans les prisons se dégradent encore davantage et celle du personnel pénitentiaire aussi.
Combien y avait-il de détenus dans les prisons au 1er décembre 2024 ?
Tous les mois, le ministère de la Justice publie les chiffres alarmants relatifs à la densité carcérale. En décembre dernier, ces derniers ont atteint un nouveau record. 80 792 personnes sont incarcérées dans des établissements pénitentiaires français, initialement conçus pour 62 404 détenus.
À l’heure où les directeurs de prison, surveillants pénitentiaires et bâtonniers alertent sur les conditions de vie inhumaines des personnes privées de liberté, peu de solutions sont envisagées par l’État.
La barre des 130 % de densité carcérale dépassée
Le mois dernier encore, un triste constat a été fait par la Défenseure des droits et le Conseil de l’Europe qui ne cessent d’alerter sur les conditions de détention indignes en France. La barre des 130 % de densité carcérale est dépassée, alors même qu’un mois plus tôt, elle était de 129,5 %.
En l’absence de réaction de la part des autorités, on peut s’attendre à ce que celle-ci explose encore pendant les mois à venir.
Une évolution constante de la surpopulation carcérale
Si plus de 4 000 détenus sont désormais contraints de dormir sur des matelas de fortune à même le sol de leur cellule surpeuplée, c’est au sein des maisons d’arrêt que la situation est la plus préoccupante. Dans des structures pénitentiaires qui accueillent des personnes en attente de jugement ou condamnées à de courtes peines, la densité carcérale atteint parfois 200 %.
Un nouveau record et peu de solutions pour les détenus au 1er décembre 2024
Malgré les signalements des hautes autorités, des syndicats du personnel pénitentiaire et de l’Europe, aucune mesure tangible n’a été prise concernant la surpopulation carcérale.
Si quelques projets sont évoqués, comme la construction de nouvelles prisons pour les petites peines, les détenus comme les magistrats ont peu d’espoir de voir la courbe relative à la population carcérale s’inverser durant l’année 2025.
Le projet de construction de 15 000 places de prison retardé
Il faut dire que le projet de construction de 15 000 places de prison supplémentaires a encore été retardé. Si le ministre de la Justice, Didier Migaud, prévoyait initialement que d’ici 2027, des conditions d’accueil plus dignes seraient offertes aux détenus, les délais ne pourront finalement pas être tenus.
La surpopulation carcérale en France dans le viseur du Conseil de l’Europe
En ce début d’année 2025, la France conserve donc, une fois de plus, son rôle de mauvaise élève concernant la gestion des détenus et des prisons. Le Conseil de l’Europe a d’ailleurs classé notre pays en troisième position derrière la Roumanie et Chypre concernant le nombre élevé de détenus par mètre carré dans ses établissements pénitentiaires. Sommée d’agir par diverses autorités, notre justice a toutefois limité la casse en déployant certaines mesures.
97 372 personnes placées sous écrou au 1er décembre 2024
Parmi elles, on note l’interdiction d’incarcérer les personnes condamnées à de petites peines (moins d’un an). Des aménagements de peines sont privilégiés par les magistrats tandis que les travaux d’intérêt général se développent. 97 372 personnes sont placées sous écrou mais seules 80 792 évoluent en prison. Suite à la récente nomination de Gérald Darmanin au ministère de la Justice, de nouvelles dispositions pourraient entrer en vigueur pour réduire enfin les chiffres de la surpopulation carcérale.
Sources : liberation.fr – francetvinfo.fr