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Surpopulation carcérale : les surveillants dénoncent les conditions de détention insoutenables des détenus

surveillant pénitentiaire

Lundi 22 avril dernier, le syndicat Force ouvrière Justice a adressé une nouvelle lettre au Garde des Sceaux pour dénoncer les conditions de détention insoutenables des détenus et la détérioration des conditions de travail des surveillants pénitentiaires. En cause, la surpopulation carcérale qui sévit dans les maisons d’arrêt de France accroît les violences contre le personnel et compromet l’accès aux droits de ceux qui sont écroués. Lumière sur le quotidien des salariés et détenus oubliés par l’État.

Les surveillants pénitentiaires tirent la sonnette d’alarme

Après la récente lettre ouverte adressée à Éric Dupont-Moretti par le barreau des Hauts-de-Seine, c’est au tour des représentants des surveillants pénitentiaires d’alerter le Garde des Sceaux. Ce lundi 22 avril 2024, le syndicat Force ouvrière dénonçait via un courrier adressé directement à l’État les conditions de détention insoutenables des détenus, ainsi que la détérioration des conditions de travail de ceux qui assurent quotidiennement leur sécurité.

Des maisons d’arrêt concernées par un taux d’occupation moyen équivalent à 176,8 %

Car si jusqu’alors, la quantité de détenus écroués au sein des maisons d’arrêt avait déjà tendance à évoluer à la hausse, les chiffres finissaient toujours par redescendre lorsque les personnes incarcérées étaient libérées. Or, depuis 2023, le taux d’occupation des maisons d’arrêt ne fait que progresser. Au célèbre quartier des prévenus des Baumettes, à Marseille, les autorités recensent en moyenne un taux d’occupation équivalent à 176,8 %.

À la maison d’arrêt d’Aix-Luynes, 2 000 personnes sont condamnées à de courtes peines ou en attente de jugement, dans des locaux conçus pour accueillir 1 200 détenus seulement. Malgré le fait que la France soit régulièrement condamnée par la Cour des droits de l’Homme, la surpopulation carcérale reste chronique dans la majeure partie des prisons de France, entraînant de lourdes conséquences sur les conditions de travail du personnel pénitentiaire et sur les conditions de détention des détenus.

Une recrudescence de la violence érigée contre le personnel pénitentiaire

Dans la lettre où le syndicat FO Justice dénonce une fois de plus les faits, Jessy Zagara, le délégué de la région PACA-Corse fait état de la hausse du taux d’agressions verbales et physiques envers le personnel pénitentiaire. Chaque jour, les interlocuteurs privilégiés subissent de plein fouet la pénurie de personnel et la surpopulation carcérale et sont victimes de violences. Certains surveillants ont même reçu des coups de couteau qui, en l’absence de gilet pare-balle, auraient pu leur coûter la vie.

De nouvelles incarcérations préventives à prévoir avant les Jeux olympiques

En France, les évènements de grande ampleur qui accueillent de nombreux touristes venus de l’étranger donnent souvent lieu à des incarcérations préventives. Chaque année, avant le Festival de Cannes, les autorités policières ont pour ordre d’éradiquer la délinquance en plaçant dans des maisons d’arrêt ceux qui risquent de compromettre la bonne organisation des festivités. À l’heure où le pays s’apprête à recevoir les Jeux olympiques, on craint de nouveaux placements dans des cellules déjà surpeuplées.

Si nombreux sont les détenus à dormir à même le sol, les syndicats, barreaux et autres associations qui ouvrent en faveur des droits des personnes condamnées craignent que de telles mesures préventives détériorent encore davantage les conditions de travail des surveillants pénitentiaires ainsi que les conditions de détention de ceux qui se trouvent en prison.

Des prisons saturées et des risques pour le personnel et les détenus

Car si les surveillants pénitentiaires subissent de plein fouet la violence des détenus et voient leurs conditions de travail se dégrader, les personnes écrouées vivent elles aussi très mal la surpopulation carcérale. Le manque d’intimité, la proximité forcée et les locaux vétustes des maisons d’arrêt pourraient donner lieu à de nouveaux homicides entre détenus, comme le déplore le délégué FO Justice. Ces faits d’une rare gravité sont hélas encore trop fréquents dans les maisons d’arrêt françaises.

Des surveillants pénitentiaires incapables de faire valoir les droits des détenus

Le syndicat du personnel pénitentiaire dénonce également le fait que les surveillants ne soient désormais plus en mesure de faire valoir les droits des détenus. Dans les maisons d’arrêt surpeuplées, il est effectivement de plus en plus difficile d’accéder à des soins médicaux, aux douches lorsqu’elles sont collectives, et aux activités culturelles qui permettaient jusqu’alors aux personnes écrouées d’occuper leurs journées.

La gestion des parloirs et UVF est elle aussi mal gérée, à cause d’un trop grand nombre de demandes en comparaison du personnel déployé pour assurer la sécurité de tous.

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