En ce mois d’octobre, le taux d’occupation de la maison d’arrêt de Nice atteint 192 %. Évoluant dans des conditions de détention indignes, parfois à 4 dans une cellule de 7 m2, les détenus du quartier homme ont récemment reçu la visite du député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti. Évoquant davantage une sous-capacité carcérale qu’une surpopulation, ce dernier plaide une fois de plus en faveur de la construction d’une nouvelle maison d’arrêt à Nice. Le projet verra-t-il prochainement le jour ?
Prison de Nice, un taux d’occupation qui grimpe de 25 % en huit mois
Au même titre que les autres établissements pénitentiaires du territoire, la maison d’arrêt de Nice a vu le nombre d’arrivants exploser ces derniers mois. En effet, le taux d’occupation de la prison qui, en février, atteignant 153 %, atteint désormais 192 %, augmentant de manière significative à hauteur de 25 % en 8 mois.
Le quotidien des détenus ainsi que celui du personnel pénitentiaire est naturellement impacté par la surpopulation carcérale. Pour constater les effets de ces chiffres exponentiels, le député des Alpes-Maritimes, Éric, Ciotti s’est rendu sur place, pour la seconde fois cette année.
Une maison d’arrêt pour hommes vétuste et un budget restreint
Au cours de sa visite du 4 octobre dernier au sein d’un quartier pour hommes de la maison d’arrêt de Nice, le député de la 1re circonscription a constaté la vétusté des lieux et n’a pas manqué de faire part à la directrice de l’établissement pénitentiaire du fait que la moisissure, l’humidité et l’odeur nauséabonde étaient particulièrement difficiles à supporter.
Son interlocutrice a alors évoqué des restrictions budgétaires ne permettant pas de mettre aux normes l’intégralité des dispositifs. Les appareils essentiels sont en panne, rongés par la pourriture et elle ne peut, cette année, se permettre d’autres travaux que ceux qui consistent à rénover l’une des 9 douches de la prison. Pour rappel, plus de 600 détenus évoluent dans les lieux.
La priorité donnée aux repas de 600 détenus nourris avec un budget prévu pour 350 personnes
Il faut dire que le budget alloué à la maison d’arrêt pour homme n’a fait l’objet d’aucune revalorisation, et ce, malgré la hausse de détenus qui y sont écroués. La priorité est naturellement donnée aux repas de quelque 600 détenus qui doivent être nourris avec un budget prévu pour 350 personnes. La chaleur suffocante et les problèmes d’aération attendront donc que des dispositions soient prises en faveur de la dignité des concernés.
20 Postes vacants à la maison d’arrêt de Nice
Si les détenus souffrent de la densité carcérale à Nice, le personnel pénitentiaire est en première ligne lorsqu’il s’agit d’assigner de nouveaux arrivants à une cellule de 7 m2 déjà occupée par 3 personnes ou d’apporter un matelas disposé à même le sol pour permettre à ces derniers d’avoir un endroit où se reposer.
Les difficultés de recrutement impactent là encore le quotidien de ceux qui sont écroués tandis que les surveillants qui résistent, eux, doivent composer avec le manque de moyens et d’effectifs.
Des magistrats contraints de limiter le nombre d’incarcérations
Un autre problème a également été souligné par le député Éric Ciotti au cours de sa visite. Au lieu d’évoquer la surpopulation carcérale, ce dernier parle de sous-capacités carcérales. Il indique que cela contraint les magistrats à limiter le nombre d’incarcérations, ce qui a tendance à faire monter les chiffres de la délinquance sur son territoire.
Une hausse constante de la violence sur le territoire des Alpes-Maritimes
Relâchés par les tribunaux par manque de place à la maison d’arrêt de Nice, les délinquants sont plus que jamais violents et le nombre d’incidents ne fait qu’augmenter dans les Alpes-Maritimes. Pour pouvoir sanctionner, l’administration carcérale opte parfois pour des transferts de détenus vers d’autres établissements pénitentiaires il s’agit là de repousser le problème plutôt que de le résoudre.
Des solutions évoquées par le député Éric Ciotti
Au grand dam du maire de Nice, Christian Estrosi, qui refuse expressément depuis plusieurs années qu’un établissement pénitentiaire soit construit sur son territoire ; la piste de la construction d’une nouvelle maison d’arrêt a été une fois de plus évoquée.
La construction d’une nouvelle maison d’arrêt à Nice envisagée
À Saint-Laurent-du-Var ou dans la plaine du Var, la construction d’une nouvelle prison permettrait de désengorger la maison d’arrêt pour hommes dont le taux d’occupation atteint 192 %. Cette piste est évoquée depuis plusieurs années. Si pour l’heure, cette solution n’en est qu’au stade de simple projet, il n’empêche qu’elle pourrait améliorer considérablement le quotidien des détenus et surveillants. Ces derniers évoluent actuellement dans des conditions inhumaines.
Une nouvelle politique en matière d’expulsion pour les détenus étrangers incarcérés en France
Le député a aussi évoqué le fait que près d’un détenu sur deux serait de nationalité étrangère à la maison d’arrêt de Nice. Incarcérées en France, mais nées en Algérie ou encore en Tunisie, ces personnes écrouées pourraient prochainement être expulsées pour purger leur peine dans leur pays natal. Cela permettrait de désengorger les prisons françaises qui seraient désormais occupées en priorité par des ressortissants de notre pays.
Quand est-ce qu’une nouvelle prison pourrait voir le jour à Nice ?
Interrogé sur le sujet, le préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe Colrat, a indiqué que la construction d’une nouvelle maison d’arrêt à Nice n’en était encore qu’au stade de projet. Ce dernier, dans une récente interview donnée à TF1, affirme qu’une nouvelle prison ne verrait pas le jour à Saint-Laurent-du-Var avant 2028, voire plus. Avant d’évoluer dans des conditions dignes et humaines, les détenus du quartier pour hommes de la maison d’arrêt de Nice devront donc se montrer patients.
Sources : lefigaro.fr – tf1info.fr