Facilitez vos démarches carcérales : comprendre, agir et soutenir

Site indépendant du Ministère de la Justice

Rechercher

Site indépendant du Ministère de la Justice

Facilitez vos démarches carcérales

Surpopulation carcérale : encore plus de détenus recensés au 1er octobre

chiffres de la surpopulation carcérale

Une fois de plus, les chiffres liés à la surpopulation carcérale évoluent à la hausse. Malgré le fait que les prisons françaises soient conçues pour abriter 62 000 détenus, au 1er octobre dernier, 79 631 personnes étaient incarcérées sur notre territoire. Chaque jour, les établissements pénitentiaires accueillent de nouveaux arrivants et composent avec le manque de place et de moyens.

Combien de détenus ont été recensés en France au 1er octobre ?

Le mois dernier, le ministère de la Justice a une fois de plus révélé des chiffres inquiétants. En évolution constante, le nombre de détenus accueillis au sein des centres pénitentiaires français déjà surpeuplés atteint un triste record.

Au 1er octobre 2024, ce sont 79 631 personnes incarcérées qui ont été recensées dans les prisons de notre territoire, qui, pour rappel, sont conçues pour accueillir dignement seulement 62 000 détenus. En septembre dernier, 78 969 individus étaient placés en détention. Malgré des mesures prises par le gouvernement, de nouvelles incarcérations ont lieu chaque jour.

5 300 personnes supplémentaires en prison

En comparant le nombre de détenus évoluant en prison en cette fin d’année avec les chiffres du mois d’octobre 2023, on peut rapidement déceler que les chiffres liés aux placements en détention ne cessent d’augmenter. 5 300 personnes supplémentaires dorment en prison depuis le 1er octobre, ce qui représente près de 14 incarcérations par jour en une année.

3 810 détenus contraints de dormir au sol, sur un matelas de fortune

Le nombre de personnes écrouées contraintes de dormir à même le sol, sur un matelas de fortune, est lui aussi en hausse constante. Dans les cellules de quelques mètres carrés qui sont déjà surpeuplées, 3 810 matelas d’appoint accueillent chaque nuit le sommeil de ceux qui subissent de plein fouet les lacunes du système carcéral français.

14 établissements pénitentiaires occupés à 200 %

Les maisons d’arrêt, qui accueillent majoritairement des personnes en attente de jugement ou condamnées à de courtes peines de prison sont les plus impactées par la surpopulation carcérale. 14 établissements et quartiers seraient d’ailleurs occupés à 200 %, tandis que le taux moyen d’occupation des prisons françaises, lui, atteint désormais 155 %.  

Quelles sont les conséquences de ce nouveau record en prison ?

Déjà bien dégradées, les conditions de vie des détenus, mais aussi du personnel pénitentiaire contraint d’évoluer dans des prisons surpeuplées, continuent d’être impactées par le nombre croissant de nouveaux arrivants. Chacun doit composer avec la situation critique du système carcéral et s’acclimater aux nouveaux records atteints en ce 1er octobre.   

Une explosion de la violence au sein des établissements pénitentiaires

Pour fuir une prison surpeuplée ou parce que la promiscuité n’est plus supportable, certains détenus cèdent à la violence. Et ce sont les surveillants pénitentiaires qui en font malheureusement les frais. La semaine dernière, à la maison d’arrêt de Baie-Mahault, l’un des membres du personnel a été sévèrement brûlé au visage par une personne incarcérée.

Surpeuplée, la prison guadeloupéenne relève de plus en plus d’incidents du même type et c’est une fois de plus la surpopulation carcérale qui est pointée du doigt par les surveillants.    

Des conditions de détention indignes pour des personnes présumées innocentes

Sur les quelque 79 631 personnes incarcérées, 21 049 sont en attente de jugement, soit présumées innocentes. Les prévenus sont les plus impactés par les conditions de détention dégradées, notamment parce qu’ils évoluent parfois pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, avant d’être condamnés ou libérés dans des maisons d’arrêt surpeuplées.

Des conditions de travail dégradées pour le personnel pénitentiaire

Le personnel pénitentiaire souffre également de la surpopulation carcérale et voit d’un mauvais œil les chiffres révélés au 1er octobre par le ministère de la Justice. C’est un sentiment d’abandon qui impacte le moral de ceux qui subissent chaque jour la colère des détenus traités comme des animaux et qui doivent en prime composer avec le manque de moyens.

Les effectifs fondent comme neige au soleil et les difficultés à recruter sont également soulevées régulièrement par les syndicats.

Quelle position occupe la France en termes de surpopulation carcérale européenne ?

Fréquemment épinglée par l’Europe pour les conditions de détention qu’elle offre aux personnes condamnées à une peine de prison, la France est une mauvaise élève. Lorsqu’il s’agit de surpopulation carcérale, elle se tient d’ailleurs en troisième position, derrière Chypre et la Roumanie. Malgré sa splendeur, notre pays est un lieu où il ne fait pas bon être en prison.   

Quelles mesures le gouvernement prévoit-il pour limiter le nombre de détenus ?

Pourtant, des mesures ont d’ores et déjà été prises par le gouvernement pour limiter le nombre de détenus en prison et pour faire évoluer les conditions de détention de ceux qui sont écroués. Malgré divers plans de construction ou d’agrandissement des établissements pénitentiaires français, le nombre croissant de personnes incarcérées laisse à penser que l’état actuel du système carcéral ne peut que se dégrader davantage.  

Des aménagements pour les personnes condamnées à une courte peine de prison

Pour lutter à leur manière contre la surpopulation carcérale, les magistrats optent désormais davantage pour des aménagements de peine plutôt que pour de courtes peines de prison. C’est ainsi que 16 081 personnes évoluent désormais sous bracelet électronique ou dans le cadre d’un placement à l’extérieur.  

L’interdiction de placer en détention une personne pour moins d’un mois

En ce qui concerne les brèves condamnations, il convient aussi d’ajouter qu’il n’est désormais plus possible de placer en détention une personne pour moins d’un mois. Cette décision permet de limiter le nombre d’entrants, déjà bien impacté par le fait que près de 14 personnes soient chaque jour intégrées aux établissements pénitentiaires surpeuplés.

Le développement des TIG

Enfin, le développement du travail d’intérêt général vise lui aussi à lutter contre la surpopulation carcérale. Ce type de condamnation devrait, dans les mois à venir, sanctionner davantage de personnes et agir comme alternative à la prison pour contribuer à réduire le nombre d’incarcérations.

Selon le personnel pénitentiaire et les syndicats de surveillants, ces mesures sont insuffisantes et ne permettent pas le respect des droits fondamentaux de chacun.

Sources : leparisien.frsudouest.frfrancetvinfo.fr