Prisons : les différents quartiers
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- Date de dernière mise à jour : 15 novembre 2024
En France, les établissements pénitentiaires sont organisés en différents quartiers qui accueillent les détenus en fonction de leur statut et de leur situation. Découvrez le parcours des personnes incarcérées entre ces différents quartiers à partir du moment où ils entrent en prison jusqu’à leur sortie du centre de détention ou de la maison d’arrêt à laquelle ils ont été affectés.
Les différents quartiers en prison
Quels sont les différents quartiers qui composent les établissements pénitentiaires ?
Les établissements pénitentiaires français sont composés de différents quartiers qui accueillent les détenus en fonction de leur situation. Les nouvelles personnes écrouées sont effectivement intégrées progressivement dans les différents régimes de détention tandis que des quartiers spécifiques accueillent ceux qui font preuve d’un comportement inadapté, qui doivent être protégés d’autres détenus ou encore ceux qui s’apprêtent à se réinsérer après avoir vécu en prison. Découvrez-les tous ici.
Le quartier des arrivants
Le jour de leur incarcération, les détenus sont placés au quartier des arrivants. Pendant toute la durée de leur court séjour dans ce quartier qui ne comprend que des personnes écrouées entrées récemment en prison, les surveillants vont informer, observer et s’entretenir avec celui qui sera ensuite placé dans une cellule avec d’autres co-détenus.
Une visite médicale, la consignation des effets personnels du concerné ainsi que des questions sur ses habitudes afin de l’affecter à la bonne cellule sont autant de démarches administrées par les autorités pénitentiaires. Après quelques jours passés au quartier des arrivants, les détenus sont ensuite accompagnés vers le régime de détention approprié à leur peine, qu’ils aient été jugés ou non.
Les quartiers des différents régimes de détention
Au sein des centres pénitentiaires, on trouve au moins deux quartiers de régimes de détention différents. Par exemple, il peut s’agir d’une maison d’arrêt et d’un centre de détention, ou encore d’une maison centrale. Chacun de ces divers régimes de détention est conçu pour accueillir des détenus qui purgent des peines plus ou moins longues.
En maison centrale, par exemple, on trouve des personnes incarcérées pour de longues peines tandis que les maisons d’arrêt, elles, regorgent de détenus prévenus et de personne condamnées à seulement quelques mois de prison. Pendant toute la durée de leur peine, les détenus évoluent au sein de ces régimes et peuvent parfois être transférés vers d’autres établissements pénitentiaires, notamment dans le cadre d’un aménagement de peine ou d’une demande d’encellulement individuel.
Le quartier « spécifique »
Le quartier spécifique, aussi appelé « quartier des particuliers », n’est pas un quartier qui s’inscrit dans la loi française, mais il existe bel et bien au sein de certaines prisons. Dans ce lieu, les détenus sont transgenres ou encore travestis et sont par protégés des autres personnes incarcérées, notamment car ils sont encellulés de manière individuelle, ou avec d’autres personnes transgenres.
Dans un quartier spécifique, on peut aussi trouver des personnes radicalisées ou accusées de terrorisme, dont la présence auprès d’autres détenus pourrait donner lieu à de nouvelles radicalisations. Les personnes accusées de violences sexuelles sont aussi isolées dans ces quartiers spécifiques qui ne permettent pas l’accès aux activités sportives et culturelles de la prison, mais qui permet que les détenus dits particuliers se retrouvent lors de promenades, de périodes de formation et d’activités qui sont certes moins nombreuses, mais exclusivement réservées à ce quartier.
Le quartier d’isolement
Le quartier d’isolement accueille provisoirement les détenus qui sollicitent un placement en cellule individuelle, parce qu’ils craignent pour leur santé, ceux qui nuisent à la sécurité des autres détenus ou encore ceux qui sont malades et potentiellement contagieux.
Dans ces cellules identiques à celles qui se trouvent dans les différents régimes de détention, les détenus peuvent cantiner, accéder à des parloirs et à la télévision, mais ne peuvent avoir de contact avec les autres personnes écrouées. L’isolement social n’est pas sans risques pour la santé mentale du détenu qui le subit, par conséquent, des visites de médecins régulières ainsi que le caractère provisoire d’un tel placement ont lieu lorsqu’une telle mesure est prononcée.
Le quartier disciplinaire
Le quartier disciplinaire, que les détenus appellent aussi le mitard, est un quartier que les personnes incarcérées rejoignent lorsqu’elles sont sanctionnées. Lorsqu’un détenu se montre violent avec ses pairs, est pris la main dans le sac en possession de drogues ou d’objets interdits ou lorsque les surveillants pénitentiaires ne parviennent plus à le maîtriser, il est placé dans une cellule disciplinaire.
Dans cette cellule, un confort sommaire est apporté au détenu. On trouve un lavabo, des toilettes et une petite table, mais les effets personnels et la télévision prohibés. Une radio peut toutefois être écoutée par le détenu isolé. Au mitard, le détenu fautif a droit à une promenade de une heure par jour, qu’il doit mener seul, ses droits d’accès au parloir et aux douches y sont limités et ses achats en cantine aussi. Là encore, la visite régulière du médecin de la prison est obligatoire.
Le quartier centre de semi-liberté
Le quartier réservé aux centres de semi-liberté accueille des détenus qui sont sur la voie de la réinsertion. Généralement, les personnes qui s’y trouvent entrent en prison uniquement pendant la nuit, ou durant les heures où ils ne sont pas en train de mener leur activité professionnelle à l’extérieur.
Plus axé sur la réinsertion des condamnés, sur le respect des heures d’entrée et de sortie et sur les éventuels aménagements de peine, ce quartier est moins contraignant que les autres régimes de détention pour les détenus.
Le quartier sortants
Les structures d’accompagnement vers la sortie, aussi appelées « quartiers sortants », sont actuellement déployées dans 4 établissements pénitentiaires français. Avant la libération, les détenus qui n’ont pas de réel projet d’insertion y bénéficient d’un accompagnement personnalisé pour préparer leur sortie.
Pour lutter contre les risques de récidive et aider ceux qui ont parfois perdu certains réflexes à trouver un emploi, un logement ou accéder à leurs droits, les quartiers sortants offrent davantage de souplesse aux détenus pour qu’ils puissent progressivement renouer avec le quotidien à l’extérieur.
Démarches carcérales pour la famille et proches du détenu
Questions les plus fréquentes au sujet des différents quartiers pénitentiaires
Existe-t-il un quartier VIP en prison ?
Souvent évoqués lorsqu’on parle de personnalités placées en détention, les quartiers VIP sont pourtant une légende. Si à la prison de la Santé, qui a notamment accueilli Patrick Balkany, Bernard Tapie, Pierre Botton ou encore Jean-Christophe Mitterand, ont pu bénéficier d’un quartier spécifique et d’un encellulement individuel pour des raisons de sécurité, aucun passe-droit ni avantage supplémentaire ne leur a été octroyé par l’administration pénitentiaire.
Comment se passe le mitard en prison ?
Au mitard, aussi appelé quartier disciplinaire, les détenus sont placés dans une cellule qui ne contient que le strict minimum pendant 23h sur 24h. Chaque jour, les personnes incarcérées sanctionnées peuvent sortir pendant une heure seulement dans une cour de promenade où aucun autre détenu n’est présent. Au mitard, il n’y a ni télévision ni possibilité de cantiner autre chose que le strict minimum. Il convient aussi de noter que l’accès aux douches n’y est pas quotidien et que le nombre de parloirs hebdomadaire y est aussi limité.
Existe-t-il encore des quartiers de haute sécurité dans les prisons françaises ?
Les quartiers de haute sécurité ont existé jusqu’en 1982 en France. Inhumains ces régimes spécifiques étaient réservés aux détenus considérés comme les plus dangereux.
Les conditions de détention au QHS nuisaient aux droits fondamentaux des hommes et n’étaient pas sans risque pour leur santé physique et mentale. Jacques Mesrine a d’ailleurs longuement milité pour faire fermer ces quartiers dont il s’était évadé avec François Besse.
Existe-t-il encore des quartiers de plus grande sécurité dans les maisons d’arrêt ?
Les quartiers de plus grande sécurité (QPGS) qui eux se trouvaient au sein des maisons d’arrêt ont eux aussi disparu en 1982. Ce régime était reconnu pour « broyer les hommes ». Le Garde des Sceaux Robert Badinter a mis fin aux sévices subis par les détenus au sein des quartiers de plus grande sécurité en les fermant ou en les transformant en quartiers d’isolement au cours de la même année.