Facilitez vos démarches carcérales : comprendre, agir et soutenir

Site français indépendant du Ministère de la Justice

Rechercher

Site indépendant du Ministère de la Justice

Facilitez vos démarches carcérales

Prisons de France : triste record au 1er mars 2024

record détenus prisons de France

Malgré le fait que la France ait été à plusieurs reprises condamnée pour les conditions de détention indignes offertes à ses détenus, notamment à cause de la surpopulation carcérale, les prisons françaises atteignent de nouveaux records. Au 1er mars 2024, le ministère de la Justice a dévoilé des chiffres jamais égalés. 76 766 personnes sont actuellement incarcérées, soit 4 415 de plus que l’an passé à la même époque.

Un nouveau record pour les prisons de France en 2024

Au 1er mars 2024, le ministère de la Justice dévoilait les chiffres qui révèlent le nombre de personnes incarcérées dans nos prisons françaises. Cette année, c’est un bien triste record qui a été atteint par les établissements pénitentiaires concernés par une densité carcérale désormais fixée à 124,6 %. Car depuis l’an passé, 4 415 nouveaux détenus se sont ajoutés aux personnes déjà incarcérées, faisant grimper le taux d’occupation à un niveau jamais égalé.

76 766 personnes incarcérées dans les différents établissements pénitentiaires

76 766, c’est le nombre de personnes actuellement écrouées au sein d’établissements pénitentiaires français vieillissants, qui n’ont en aucun cas été conçus pour accueillir autant de détenus. Jusqu’alors, le pays n’avait jamais atteint un tel niveau de surpopulation carcérale et cela s’explique en partie par un recours quasi systématique à la comparution immédiate, qui mène dans 70 % des cas à la prison.

En juillet 2024, c’est plus de 78 500 détenus incarcérés en France.  

3099 détenus contraints de dormir à même le sol

En accueillant davantage de détenus que leurs locaux ne le permettent, les établissements pénitentiaires bafouent fréquemment les droits de ceux qui sont condamnés. Au 1er mars, 3099 détenus étaient contraints de dormir sur un matelas déposé à même le sol d’une cellule déjà surpeuplée. Par manque de place, les prisons s’adaptent, mais les conditions de détention indignes sont fréquemment dénoncées et condamnées par la justice.

Une surpopulation carcérale déjà condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme

Face aux chiffres alarmants du nombre de détenus écroués au sein des prisons françaises, le Conseil de l’Europe s’est dit « profondément préoccupé ». Car malgré deux condamnations pour condition « indignes » de détention, notre pays continue de remplir ses établissements pénitentiaires. En 2020 puis en juillet dernier, la Cour européenne des droits de l’homme épinglait d’ores et déjà Paris pour ses difficultés de gestion de la population en milieu carcéral.

cellule de prison matelas au sol

Des conditions de détention indignes dans les maisons d’arrêt

Si globalement, toutes les prisons françaises sont surpeuplées, c’est au sein des maisons d’arrêt que les détenus sont les moins favorisés. Présumées innocentes en attendant d’être jugées ou condamnées à de courtes peines, les personnes écrouées qui s’y trouvent provisoirement doivent se heurter à une densité carcérale qui dépasse les 200 %. Cette proximité forcée nuit évidemment aux droits fondamentaux de ceux qui sont contraints de partager de minuscules cellules avec plusieurs autres détenus.

Des conditions de travail dégradées pour le personnel pénitentiaire

Les conditions de travail du personnel pénitentiaire qui œuvre dans les prisons françaises se sont elles aussi dégradées au fil des années comme le déplore le syndicat UFAP-Unsa. La surpopulation carcérale entraîne davantage de violences sans que les surveillants soient davantage accompagnés. Si des solutions pour résorber le problème ont été évoquées par le gouvernement, elles restent insuffisantes au regard d’un trop grand nombre d’incarcérations sur notre territoire.

Des solutions insuffisantes envisagées pour réduire la surpopulation carcérale

Depuis plusieurs années, la France est lorgnée de près par la CEDH qui a condamné à plusieurs reprises un système carcéral qui ne respecte pas les droits fondamentaux des détenus. Par conséquent, les autorités ont tenté de trouver des solutions pour tenter de lutter contre la surpopulation carcérale.

L’interdiction des peines de prison pour les personnes condamnées à moins d’un mois, la multiplication des aménagements de peine, le recours à la surveillance électronique ou le développement de TIG n’ont toutefois pas été suffisants.

Pour résorber le problème, l’État a finalement décidé de construire d’ici 2027 15 000 nouvelles places qui permettront d’accueillir dans des conditions plus dignes les personnes écrouées. Or, comme le prévoit le syndicat UFAP-Unsa, « la livraison tardive de nouveaux locaux ne permettra pas à la direction de l’administration pénitentiaire de tenir son objectif de 80 % d’encellulement individuel, il ne s’agira donc là que d’un coup d’épée dans l’eau. »