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Nourriture en prison : 5 choses à savoir pendant une incarcération

En prison, la nourriture joue un rôle primordial sur la santé physique et mentale des personnes écrouées. Pour accéder à des repas de qualité, les détenus doivent cantiner et cuisiner en cellule, ce qui leur permet en prime d’occuper une partie de leur temps. Découvrez les 5 choses à savoir sur la nourriture en prison et sur les habitudes alimentaires des personnes incarcérées en France.

Sommaire
plateau repas prison cellule

Tout savoir sur les moyens d’accéder à de la nourriture et des produits du quotidien en prison

Repas gratuits
Comment obtenir des repas gratuits en prison ?
Repas gratuits
Cantine
Cantine : comment acheter des produits lorsqu’on est incarcéré ?
Acheter à la cantine
Drogue
Tout savoir sur la consommation de drogue en prison
La drogue en prison
Cigarettes
Les cigarettes sont-elles autorisées en prison ?
Fumer en prison
Alcool
Depuis 1995, il n'est plus possible de boire de l'alcool en prison
Alcool en prison
nourriture prison cellule plateau repas

Pourquoi la nourriture joue-t-elle un rôle crucial sur le moral des détenus en prison ?

Lorsqu’on est placé au sein d’un établissement pénitentiaire pour une durée plus ou moins longue, la nourriture peut être un allié ou, au contraire, le plus grand des ennemis. Par manque de moyens financiers, de nombreux détenus ont régulièrement la faim au ventre et vivent encore plus difficilement l’épreuve de la détention.

Vous l’aurez compris, la nourriture a un impact direct sur le moral et la santé des personnes écrouées. En prison, la prise de repas a beaucoup plus de signification qu’à l’extérieur et le rôle de l’alimentation est important en cellule.

Des repas qui rythment le quotidien des personnes écrouées

Les repas en prison, qu’ils soient servis par l’administration pénitentiaire ou confectionnés par les détenus en cellule, rythment le quotidien des personnes écrouées. À heures fixes, trois fois par jour, des auxiliaires se présentent à l’entrée des cellules pour procéder à la distribution de menus souvent boudés, à cause de leur piètre qualité et des quantités minimes qui sont servies sous vide.

Malgré tout, ces repas gratuits sont attendus par des milliers de détenus qui, par manque de moyens financiers, ne peuvent se permettre de cantiner de la nourriture de meilleure qualité adaptée à leurs goûts. Le service effectué en cellule met chaque jour du baume au cœur aux personnes écrouées qui ont faim et qui attendent l’arrivée de « la gamelle » avec l’espoir d’être rapidement rassasiés.

Cuisiner, une activité qui permet d’occuper les journées des détenus

Quand les détenus ont les moyens de cantiner des produits frais, ce sont de véritables ateliers de cuisine qui ont parfois lieu en cellule. Chaque jour, les personnes écrouées confectionnent des plats à l’aide du peu de matériel mis à leur disposition et certains sont si alléchants qu’ils attirent l’œil et l’estomac des surveillants.

Pizzas, gâteaux, tacos et autres mets sont régulièrement préparés dans leur version système D par ceux qui sont très vite reconnus comme étant de véritables chefs cuisiniers en prison. Cuisiner est un moyen d’occuper ses journées, mais aussi de régaler ses codétenus tout en développant ses talents culinaires et son imaginaire. 

Un statut social signifié par la présence de denrées alimentaires en cellule

En prison, celui qui affiche de la nourriture en abondance dans sa cellule, c’est aussi celui qui a les moyens de vivre son incarcération dans de bonnes conditions. Si à l’extérieur des murs de la prison, le statut social des personnes est souvent signifié par une jolie voiture, des vêtements de marque ou encore des liasses de billets visibles, la réalité est toute autre au sein des établissements pénitentiaires.

Pour prouver qu’on a de l’argent, et par conséquent du pouvoir lorsqu’on est incarcéré, il convient de ne jamais manquer de denrées alimentaires et de ne jamais dépendre de ses codétenus.

Les codes de la prison font que ceux qui peuvent se le permettre entassent bien souvent de la nourriture en abondance dans leur cellule tandis que ceux qui sont en difficulté, eux, doivent se contenter de la faim et des repas servis gratuitement par l’administration pénitentiaire.

La nourriture, primordiale pour conserver sa santé physique et mentale

La faim, celle qui prend au vendre et revient sans cesse dans l’esprit de ceux qui sont contraints de vivre dans une situation de précarité carcérale, n’est pas sans conséquences sur le bien-être physique et mental des détenus. Ajoutée au choc carcéral, la faim et la constipation liée au manque d’intimité et aux faibles quantités de nourriture avalées par les plus modestes donnent parfois lieu à des séquelles qui impactent la santé des détenus.

En plus de maigrir, les détenus mal nourris sont en carence lorsqu’ils se contentent des plats servis gratuitement par la prison. Ils développent davantage de troubles de la santé mentale que ceux qui jouissent de repas équilibrés et vivent avec encore plus de difficulté leur placement en détention.

"Les cantines sont un des symboles les plus forts de l’arbitraire carcéral."

5 choses à savoir sur la nourriture en prison

Pour prendre conscience de l’impact de la nourriture sur le quotidien des détenus en prison, il convient de noter ces 5 choses à savoir impérativement pendant une période d’incarcération.

Les détenus les plus précaires ont droit à de la nourriture gratuite

Les détenus les plus modestes peuvent profiter de trois repas par jour servis gratuitement par l’administration pénitentiaire. Ils sont servis à heures fixes, de qualité médiocre et en faible quantité. Il arrive qu’ils n’arrivent pas chaud et que leur contenu soit difficilement identifiable.

Confectionnés par des prestataires extérieurs ou par d’autres détenus au sein même de la prison, ces menus parfois qualifiés de collations permettent toutefois aux indigents de se nourrir malgré de maigres revenus. Pour rappel, 30 % des personnes écrouées en France vivent avec moins de 45 € par mois en cellule.

La nourriture est interdite au parloir

Mise à part pendant les fêtes de fin d’année, au cours desquelles des colis alimentaires exceptionnels peuvent être délivrés par les familles des personnes incarcérées, la nourriture est interdite au parloir. Pendant ces entrevues qui ont lieu chaque semaine, les proches des détenus ne peuvent en aucun cas leur remettre de la viande, des produits frais, des cigarettes ni même des petits plats confectionnés avec amour.

Pour des raisons de sécurité, le transfert de nourriture pendant ces visites est strictement prohibé, tout comme la drogue, ce qui augmente encore les difficultés qu’ont certains détenus à accéder à de la nourriture autre que celle servie par l’administration pénitentiaire.

L’inflation sévit aussi en prison et les tarifs de certaines cantines ont explosé

Les détenus dont les ressources financières sont stables peuvent cantiner des produits alimentaires, d’entretien ou d’hygiène chaque semaine ou chaque quinzaine en fonction de la politique menée par leur établissement pénitentiaire. Ces derniers mois, les prix des produits indispensables au quotidien ont subi de plein fouet l’inflation qui sévit sur notre territoire.

En cellule, les personnes écrouées se heurtent elles aussi à des augmentations qui peuvent atteindre jusqu’à 255 %, notamment au moment de commander du café Grand-mère.

Il faut noter que les tarifs des cantines ne sont pas les mêmes dans toutes les prisons et qu’ils divergent en fonction du prestataire qui assure les livraisons aux détenus. Régulièrement, l’absence d’alternatives premier prix est dénoncée, mais ces derniers sont toujours inaccessibles aux personnes écrouées.

Le trafic de nourriture est monnaie courante dans les établissements pénitentiaires

Par manque de nourriture adaptée à leurs besoins, un tout nouveau type de trafic est né au sein des prisons. Désormais, le troc de denrées alimentaires contre des services en tous genres ainsi que le jet de paquets contenant de la viande ou des produits frais par-dessus les barbelés de la promenade sont devenus monnaie courante.

Malgré les risques de sanctions disciplinaires, les détenus incitent leurs proches à cacher de la nourriture pendant les parloirs afin de pouvoir combler leur faim pendant un bref instant.

Des appareils de cuisson bricolés avec les moyens du bord en prison

Au sein des cellules, des plaques de cuisson peuvent être louées, mais il n’y a ni place ni budget pour un micro-ondes, un four ou tout autre ustensile propice à l’élaboration de repas en bonne et due forme. Par conséquent, les détenus composent avec les moyens du bord et les adeptes forcés du système D regorgent d’ingéniosité lorsqu’il s’agit de bricoler du matériel de cuisine.

Des boîtes de conserve, un mouchoir et une bougie chauffe-plats peuvent être employés pour réchauffer ou faire fondre des denrées alimentaires tandis que des pizzas cuisent non pas au four à bois, mais à la poêle. Dans certaines prisons, de véritables dispositifs bricolés à partir de quelques saladiers permettent de distiller du pain de mie et des fruits puis de confectionner, malgré que cela soit interdit, de l’alcool pour se réchauffer le corps et l’esprit.

Sources : Ministère de la Justice, OIP, Vie-publique, témoignages de détenus.

La nourriture en prison en quelques chiffres

établissements pénitentiaires confient la préparation des repas à des prestataires extérieurs tels que Sodexo, Gepsa ou Elior.
0
des détenus vivent avec moins de 45 € par mois.
0 %
somme minimale pour vivre décemment en détention.
0
manger en prison

Questions les plus posées au sujet de la nourriture en prison

Les catalogues de la cantine proposent de plus en plus de produits hallal afin que la communauté musulmane incarcérée puisse accéder à de la viande qui respecte leurs convictions religieuses. En revanche, les repas servis gratuitement aux détenus, eux, ne sont pas hallal. Les personnes écrouées peuvent toutefois mentionner un régime sans porc, mais aucune alternative ne vient remplacer la viande du repas.

En cellule, les détenus peuvent bénéficier d’un réfrigérateur et d’une plaque de cuisson électrique qu’ils doivent payer. Le restant des ustensiles nécessaires pour cuisiner doivent être cantinés et ces derniers doivent faire preuve d’ingéniosité lorsqu’ils souhaitent confectionner des plats qui nécessitent d’autres types de cuisson. Notez que les couteaux qui se trouvent en cellule ont un bout rond ou carré pour éviter de mettre en danger les détenus.

Les indigents qui peuvent obtenir des repas gratuits livrés dans leur cellule peuvent compter sur trois repas par jour. Le matin, le midi et en fin de journée, les personnes écrouées qui n’ont pas les moyens de cantiner peuvent compter sur la nourriture servie gratuitement par l’administration pénitentiaire.

Les indigents ayant adopté un régime alimentaire végétarien peuvent faire part de leur situation à l’administration pénitentiaire pour que la viande soit retirée des menus servis gratuitement en cellule. Ceux qui peuvent cantiner, eux, ont tout le loisir de conserver leurs habitudes en achetant uniquement des légumes et féculents grâce à leur compte nominatif personnel.