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Maison d’arrêt de Limoges : des conditions de détention inhumaines signalées par les autorités

Droits des détenus à la maison d'arrêt de Limoges

Mardi 17 décembre, la justice a tranché. Le tribunal administratif ordonne à l’administration pénitentiaire d’intervenir en urgence pour améliorer les conditions de vie des détenus. À la maison d’arrêt de Limoges, diverses atteintes à la dignité humaine ont été dénoncées lors de visites surprises effectuées par les autorités. Lumière sur l’état critique de la prison

De sévères manquements signalés depuis 2022 à Limoges

Initialement conçue pour accueillir 83 détenus, la maison d’arrêt de Limoges souffre depuis plusieurs années de la surpopulation carcérale, au même titre que de multiples autres prisons françaises. En plus d’être surpeuplées, les cellules qui abritent majoritairement des personnes en attente de jugement sont particulièrement vétustes et impactent directement leurs droits.

Depuis 2022, le froid, les infestations de nuisibles et les atteintes à la dignité humaine répétées ne cessent d’être signalés par ceux qui les subissent. Après une première visite de la prison par le CGLPL et un rapport complet rédigé par ses soins, c’est au tour du bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Limoges d’être saisi en novembre dernier. Son constat, ensuite adressé au juge des référés, est particulièrement alarmant.

Des conditions de détention inhumaines à la maison d’arrêt

La politique menée au sein de la maison d’arrêt de Limoges, dont le taux d’occupation actuel avoisine les 195 %, met non seulement à mal les droits fondamentaux des personnes incarcérées, mais atteint sévèrement leur dignité humaine.

Lors de sa visite en novembre dernier, le bâtonnier a constaté avec effroi que les sanitaires n’étaient pas cloisonnés, et contraignent donc les détenus à faire leurs besoins devant leurs co-détenus, que les punaises de lit prolifèrent et que certaines fenêtres, cassées, exposent directement au froid ceux qui sont déjà privés d’intimité. 

La justice saisie après une visite des autorités en prison

Suite à sa visite et appuyé par l’OIP, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Limoges a immédiatement alerté la justice. En saisissant le juge des référés pour lui faire part de la situation critique au sein de la maison d’arrêt, ce dernier a obtenu la correction des sévères manquements qui empiètent directement sur les droits humains des prévenus.  

L’administration pénitentiaire contrainte par la justice d’agir

Mardi 17 décembre dernier, le tribunal administratif de la ville s’est prononcé au sujet des conditions de détention dégradées subies par les détenus de la maison d’arrêt de Limoges. L’administration pénitentiaire a reçu à cette occasion une injonction d’agir rapidement pour corriger, sous peine d’astreinte, les mesures qui nuisent actuellement aux personnes incarcérées.

Des mesures d’urgence sollicitées par le tribunal administratif

Les mesures d’urgence évoquées par le tribunal administratif concernent en priorité la délivrance de couvertures supplémentaires pour les détenus exposés au froid qui en font la demande, notamment car la fenêtre de leur cellule est cassée, et ce, sans délai. D’autres améliorations sont également à prévoir pour améliorer rapidement les conditions de vie des personnes écrouées.

Des améliorations à prévoir à la maison d’arrêt de Limoges

À la maison d’arrêt de Limoges, suite à l’intervention de la justice, les détenus devraient également rapidement recevoir des kits d’hygiène et d’entretien pour évoluer dans un endroit propre. Les toilettes devront en prime être isolées par des cloisons pour que la dignité de ceux qui évoluent dans des cellules surpeuplées soit enfin retrouvée.

La prison de Saint-Martin de Ré également concernée par une insalubrité chronique

La maison d’arrêt de Limoges n’est hélas pas le seul établissement pénitentiaire concerné par une insalubrité chronique. À Saint-Martin-de-Ré, les détenus ont eux aussi saisi les autorités judiciaires pour dénoncer les cafards, les fouilles abusives et la vétusté des locaux. Le tribunal a là encore ordonné des améliorations pour protéger les droits et les intérêts des personnes écrouées.

Sources : sudouest.frfrancebleu.fr