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La demande de placement en semi-liberté

Moins contraignant qu’un placement en régime fermé, le placement en semi-liberté permet à une personne condamnée de bénéficier d’horaires de sortie adaptés à son projet de réinsertion, tout en purgeant sa peine de prison dans un établissement pénitentiaire spécialisé. On vous explique ici comment demander cet aménagement de peine sans difficulté grâce à notre modèle de lettre.

demander un placement en semi-liberté
Sommaire
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Qu’est-ce que la semi-liberté ?

La semi-liberté est un aménagement de peine permettant de purger une peine tout en bénéficiant d’horaires de sorties adaptées au projet de réinsertion.

En règle générale, les détenus profitant de ce régime en milieu ouvert sont libres durant la journée et contraints de rentrer au sein d’un établissement pénitentiaire spécifique en fin de journée.

Une peine de prison dans un régime semi-ouvert

Lorsqu’un placement en semi-liberté est prononcé par la justice, la personne écroués quitte définitivement sa cellule de prison pour se rendre dans un centre de semi-liberté afin de poursuivre sa condamnation jusqu’à son terme.

La réinsertion progressive des détenus

Le placement en centre de semi-liberté comporte de multiples avantages et permet une réinsertion progressive des détenus. En profitant de la possibilité de sortir durant la journée, ces derniers peuvent se familiariser de nouveau avec leurs obligations familiales, exercer une activité professionnelle et bénéficier des soins médicaux dont ils ont besoin.

Aussi, pour les personnes condamnées à une courte peine de prison et justifiant d’une vie stable, le placement en semi-liberté permet de conserver une vie familiale et professionnelle bien réglée.

Dans quels établissements pénitentiaires peut-on être placé en semi-liberté ?

Sur l’intégralité du territoire français, des centres de semi-liberté accueillent des détenus, généralement durant la nuit. Au petit matin, ces derniers quittent leurs cellules pour exercer un métier, se rendre chez le médecin ou amener leurs enfants à l’école.

Parfois, ces centres se situent au sein même de centres pénitentiaires, à proximité d’établissements accueillant des personnes écrouées en milieu fermé.

Qui peut prétendre à un placement en semi-liberté ?

Le placement en centre de semi-liberté est décidé par le juge dans le cadre d’un aménagement de peine. Pour bénéficier d’un placement en milieu ouvert, il convient :

  • D’avoir été condamné à une peine de prison de moins de deux années et de ne pas encore avoir été incarcéré.
  • D’être incarcéré au sein d’un établissement pénitentiaire et d’avoir purgé la majeure partie de sa peine de prison. La peine restant à effectuer doit être égale ou inférieure à 2 années ou à 1 année en cas de récidive.
  • D’être éligible à un placement en liberté conditionnelle à titre probatoire.

Aussi, il convient de justifier d’une certaine stabilité et de démarches mises en œuvre en faveur d’une réinsertion.

L’exercice d’une activité professionnelle, la recherche d’une formation ou une participation indispensable à la vie familiale sont autant d’arguments qui peuvent convaincre le juge de vous octroyer un placement en semi-liberté. Le besoin de suivre un traitement et un suivi médical est aussi un motif valable pour solliciter une affectation en milieu ouvert.

Les règles à respecter dans un centre de semi-liberté

Lorsqu’ils sont placés en centre de semi-liberté, les détenus doivent respecter certaines obligations sous peine de voir leur aménagement être retiré et de retourner au sein d’une cellule dans un établissement pénitentiaire fermé. Voici les règles à suivre par les bénéficiaires de cet aménagement de peine avantageux.

Respect des horaires définis par le JAP

Lorsqu’un placement en semi-liberté est octroyé à un détenu, le juge d’application des peines est décisionnaire de ses modalités. Pour rappel, les personnes écrouées doivent rentrer au centre en fin de journée. Des horaires, fixées selon les obligations professionnelles et familiales des concernés doivent être respectées.

En cas de manquement, de lourdes sanctions sont à prévoir.

Respect des injonctions de soins

Si le JAP délivre son autorisation pour placer un détenu en centre de semi-liberté à condition que ce dernier respecte des injonctions de soin, un suivi médical doit impérativement être entamé et justifié au SPIP. En prison, de multiples personnes nécessitent des soins psychologiques utiles pour se réinsérer.

Si aucun suivi n’est réalisé, l’aménagement de peine peut être retiré.

Respect des périmètres autorisés

Certains détenus se voient interdire la fréquentation de certains lieux ou départements. Pendant toute la durée d’un placement en centre de semi-liberté, les personnes écrouées doivent respecter le périmètre autorisé ou prohibé par le JAP.

En cas de manquements, des sanctions et un retour en prison sont à prévoir.

Respect des paiements à effectuer en faveur des victimes

Lorsqu’une personne a été condamnée à un placement en semi-liberté et à l’indemnisation de victimes, elle doit s’acquitter des mensualités dues à ces dernières. Le respect des paiements à effectuer à l’attention des personnes lésées est une règle supplémentaire pour conserver cet aménagement de peine.

Qui décide du placement en semi-liberté d’une personne condamnée ?

En fonction de la situation de la personne condamnée, divers interlocuteurs peuvent décider de la placer ou non au sein d’un centre de semi-liberté.

Le juge d’application des peines lorsqu’un détenu est en prison

Le juge d’application des peines prend la décision lorsqu’un détenu sollicite un aménagement de peine et demande à bénéficier d’un placement en milieu ouvert. Il peut décider d’accepter la sortie anticipée de prison et le transfert vers un centre de semi-liberté.

La juridiction de jugement à l’audience au moment de la condamnation de l’accusé

Quand une personne est jugée lors d’une audience en comparution libre, la juridiction peut décider de la placer immédiatement en centre de semi-liberté dès lors qu’elle réunit les conditions pour prétendre à cet aménagement de peine.

Cette mesure permet d’éviter une affectation en maison d’arrêt pour les courtes peines et une perte d’emploi aux personnes condamnées insérées professionnellement.

Comment obtenir un placement en régime de semi-liberté ?

Pour obtenir un placement en régime de semi-liberté lorsque vous êtes incarcéré et qu’il ne vous reste moins de deux ans avant d’être libéré, vous pouvez rédiger un courrier à l’attention du greffe du juge d’application des peines.

Veillez à adresser ce pli par voie recommandée et à intégrer tous les éléments justifiant la nécessité de vous octroyer cet aménagement de peine pour votre réinsertion professionnelle, familiale et médicale.

Pour optimiser vos chances d’être entendu, vous pouvez utiliser notre modèle de lettre de demande de placement en semi-liberté à personnaliser.

Comment changer les horaires d’un placement en semi-liberté ?

Pour modifier les horaires d’un placement en semi-liberté, la personne détenue (ou son avocat) doit adresser une demande écrite au juge de l’application des peines (JAP) ou au service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), selon les cas. Cette demande doit être motivé. Elle doit expliquer pourquoi le changement est nécessaire :

  • nouvel emploi,
  • modification des horaires de travail,
  • obligations familiales,
  • rendez-vous médicaux, etc.

Vous devez joindre à la demande tout justificatif pertinent (nouveau contrat de travail, attestation de l’employeur, planning, convocation…).

Le JAP ou l’administration pénitentiaire évaluera si la demande est compatible avec les objectifs de la mesure de semi-liberté et avec les impératifs de sécurité.

En cas d’urgence ou de besoin ponctuel, des ajustements temporaires peuvent parfois être accordés, mais ils restent soumis à l’autorisation préalable de l’administration.

régime semi-liberté

[Prénom Nom du détenu]

[Adresse du détenu]

[Code postal, Ville]

[Date]

Greffe du Juge d’application des peines

[Tribunal compétent]

[Adresse du tribunal]

Objet : Demande de placement en centre de semi-liberté

Madame, Monsieur le Greffier,

Je me permets par la présente de vous adresser ma demande de placement en centre de semi-liberté dans le cadre de l’aménagement de ma peine. Condamné à [indiquer la nature de la peine], je suis actuellement détenu à [préciser l’établissement pénitentiaire].

Je souhaiterais bénéficier de ce placement en centre de semi-liberté afin de pouvoir entamer un processus de réinsertion sociale et professionnelle. Je suis conscient des erreurs que j’ai commises par le passé et je suis déterminé à prendre un nouveau départ dans ma vie.

Je tiens à vous exposer brièvement mon projet de réinsertion. [Décrire ici le projet de réinsertion : formation professionnelle, recherche d’emploi, suivi médical ou psychologique, soutien familial, etc.]. Ce projet est le fruit d’une réflexion mûrie et je suis convaincu de sa faisabilité avec le soutien approprié.

Je suis conscient des responsabilités qui m’incombent en tant que demandeur d’un tel aménagement de peine. Je m’engage à respecter scrupuleusement toutes les conditions qui me seront imposées par l’autorité judiciaire, ainsi que les règles internes du centre de semi-liberté.

Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire que vous jugerez nécessaire concernant ma demande. Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur le Greffier, l’expression de mes salutations distinguées.

[Signature]

[Prénom Nom du détenu]

Chiffres sur le placement en centre de semi-liberté

Au 1er janvier 2024, 2 222 détenus étaient condamnés en semi-liberté.
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Au 1er janvier 2024, la densité carcérale au sein des établissements de semi-liberté s’élevait à 88,7 %.
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Questions les plus posées au sujet du placement en semi-liberté

Pour pouvoir bénéficier de davantage de temps libre pour une raison familiale ou professionnelle, les détenus en centre de semi-liberté peuvent parfois profiter de permissions de sorties. Pour disposer d’un week-end entier à l’extérieur ou se rendre disponible pour ses proches en dehors des horaires habituels de sorties, il convient de solliciter cet avantage auprès du JAP.

Oui, les détenus qui bénéficient d’un aménagement de peine tel que la semi-liberté ou la surveillance avec un bracelet électronique continuent d’être suivis par leur conseiller du service pénitentiaire d’insertion et de probation. Il est par ailleurs leur interlocuteur privilégié jusqu’au moment de leur libération.

Le respect des horaires de sortie fixée par le juge est l’une des conditions requises pour continuer à évoluer en milieu ouvert malgré une condamnation. Par conséquent, rentrer en retard le soir est une faute grave qui si elle est répétée et injustifiée peut donner lieu au retrait de l’aménagement de peine.

En cas d’absence injustifiée, le détenu qui ne donne pas signe de vie et qui ne se présente pas à l’heure en centre de semi-liberté est considéré comme évadé et risque 3 années de prison supplémentaires et 45 000 € d’amende. Pour éviter de telles punitions, nous vous conseillons de contacter au plus vitre votre conseiller référent du SPIP et la direction du centre en cas d’imprévu.

Lorsqu’ils bénéficient d’un aménagement de peine les autorisant à sortir en journée et à rentrer au centre de semi-liberté le soir, les détenus peuvent exercer une activité professionnelle, répondre à leurs obligations familiales, consulter des professionnels de santé et entamer des démarches en lien avec leur insertion sociale.

Oui, au sein des centres de semi-liberté, des détenus bénéficient parfois d’horaires de sortie particuliers et font leur entrée dans les lieux à 5h00 du matin pour ressortir à 20h00. Lorsqu’ils exercent une activité professionnelle de nuit, ceux qui sont incarcérés peuvent tout de même profiter de la flexibilité du milieu carcéral ouvert.

Au même titre qu’au sein des établissements pénitentiaires, les détenus qui sont écroués dans des centres de semi-liberté évoluent dans des cellules qu’ils occupent seuls ou à plusieurs. Comme en prison, aux alentours de 17h00, la gamelle est servie aux plus modestes tandis que ceux qui peuvent cantiner ou rapporter des mets de l’extérieur peuvent consommer leur nourriture de la même façon que dans les autres prisons.

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