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Fonctionnement de la cantine en prison

Lorsqu’on est placé en détention, accéder à des denrées alimentaires ainsi qu’à des produits d’hygiène est indispensable pour améliorer ses conditions de vie. Pour cela, les détenus peuvent compter sur la cantine de leur établissement pénitentiaire. À travers des commandes hebdomadaires, ces derniers peuvent se faire livrer sous certaines conditions tout ce dont ils ont besoin en cellule. Voici comment faire des achats lorsqu’on est incarcéré.

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Sommaire
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Qu’appelle-t-on la cantine en prison ?

En prison, la cantine est le supermarché interne qui permet aux détenus d’acheter des produits indispensables au quotidien. Pour faire le plein de tabac, de boissons, de denrées alimentaires en prison et de produits d’hygiène, il convient de passer par ce magasin qui propose une vaste sélection d’articles qui améliorent considérablement les conditions de détention des personnes incarcérées. 

Un supermarché interne sous contrôle du chef d’établissement

Administrées par les chefs des établissements pénitentiaires, les cantines de prison représentent une bouffée d’air frais pour ceux qui sont enfermés. En cellule, les détenus qui détiennent assez d’argent peuvent se faire livrer les produits et aliments qu’ils consommaient à l’extérieur pour vivre un peu plus confortablement leur période de détention.

La fréquence des livraisons, la gestion des commandes ainsi que les modalités qui entourent les cantines sont administrées par la direction de la prison. Lorsqu’un détenu est placé en quartier disciplinaire, des restrictions d’accès à cette cantine peuvent intervenir comme sanction.

Un service indispensable pour permettre aux détenus d’accéder aux produits du quotidien

Si la privation de cantine est particulièrement mal vécue par les détenus, c’est parce que le service est indispensable pour accéder aux produits du quotidien et mieux vivre la détention. En effet, les détenus privés de ce service à cause d’une sanction disciplinaire ou par manque de moyens financiers vivent difficilement en prison.

En lieu et place de boissons, aliments et produits d’hygiène de qualité, les indigents reçoivent  « la gamelle » en guise de repas, qui est constitué d’aliments pauvres en petite quantité. Les produits d’hygiène délivrés gratuitement par l’administration pénitentiaire sont eux aussi peu efficaces, notamment car il s’agit d’articles premiers prix.

Quels types de produits trouve-t-on sur le catalogue de cantine des prisons ?

Sur les catalogues de cantines distribués sous forme de bons aux détenus, ou directement accessibles sur un écran dans les prisons les plus high-tech, on trouve une vaste sélection de produits. Des boissons, des jus, du lait, de l’eau, des biscuits, céréales, thés, tisanes, du chocolat, des pâtes, des galettes, des desserts et des fruits secs sont à la portée des personnes écrouées.

Des produits frais comme des fruits et légumes, des pâtisseries, des œufs, du beurre, du fromage et de la charcuterie, des produits d’épicerie sucrée, puis salée et des ingrédients prisés par les amateurs de cuisine sont aussi proposés par la cantine de la prison. De la levure, des bouillons Kub or, de la farine ou encore de l’huile d’olive peuvent être commandés par ce biais.

Les régimes casher et hallal sont aussi présents dans les catalogues de cantine tandis qu’une vaste sélection de produits d’hygiène et d’entretien est aussi accessible aux détenus dont le pécule est alimenté. Enfin, les cigarettes, le tabac à rouler, les feuilles à rouler, les cigarettes électroniques ainsi que les liquides pour les alimenter, les allumettes et briquets électroniques, les enveloppes et les timbres ainsi que les revues hebdomadaires doivent également être acquis par ce biais. 

Qui sont les détenus qui ont accès aux produits de cantine ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, tous les détenus ne peuvent pas cantiner les produits dont ils ont besoin. En effet, pour profiter d’articles pourtant indispensables au quotidien, certaines conditions doivent être réunies.

Les détenus et prévenus dont le pécule est alimenté

Pour être en mesure de cantiner, les détenus et prévenus doivent voir leur compte nominatif personnel être alimenté. Pour avoir assez d’argent pour commander de la nourriture, du tabac ou des boissons, les personnes qui se trouvent en prison doivent donc exercer une activité professionnelle au sein de leur établissement pénitentiaire, ou compter sur le soutien financier de leurs proches, qui, depuis l’extérieur, peuvent réaliser des virements pour alimenter leur pécule.

Les détenus et prévenus qui ne sont pas privés de cantine

Aussi, les détenus privés de cantine à cause d’abus ou de sanctions disciplinaires peuvent se voir retirer le droit d’accès aux catalogues pendant une durée provisoire. Lorsqu’une telle privation survient, l’accès au tabac et aux produits d’hygiène est toutefois maintenu. Il n’est cependant pas possible d’acheter des denrées appréciées en cellules telles que le chocolat, les boissons sucrées ou encore les pâtisseries proposées par le supermarché interne.

Comment acheter des produits cantinables en prison ?

En fonction des établissements pénitentiaires, diverses façons d’acheter des produits cantinables sont possibles. En effet, certaines prisons proposent désormais aux détenus des tablettes tactiles en cellule qui leur permettent de réaliser des achats directement depuis cet outil numérique. Néanmoins, la plupart des maisons d’arrêts et centres de détention continuent à distribuer des bons aux détenus qui doivent les compléter et les déposer à l’endroit prévu à cet effet.

Complétez les bons de cantine délivrés par les surveillants pénitentiaires

À intervalle régulier, les surveillants pénitentiaires remettent aux détenus des bons de cantine sur lesquels est indiquée l’intégralité des produits disponibles à la livraison. Pour acquérir ceux qu’ils souhaitent acheter, les détenus n’ont qu’à cocher les cases situées à côté des articles souhaités. Ils doivent ensuite compléter le bon à l’aide d’informations telles que :

  • Leur nom ;
  • Prénom ;
  • Numéro de cellule;
  • Numéro d’écrou ;
  • Et numéro du bâtiment.

Déposez les bons de cantine dans la boîte aux lettres déployée à cet effet

Une fois leurs courses commandées par le bon de cantine complété, les détenus n’ont plus qu’à déposer le bon dans la boîte aux lettres déployée à cet effet ou à le remettre aux surveillants pénitentiaires selon la politique menée par l’établissement pénitentiaire. Le service de comptabilité se charge de vérifier que les détenus ont assez de fonds pour payer leur commande et de valider les achats qui seront ensuite livrés dans les plus brefs délais.

Réceptionnez les produits commandés directement en cellule

Quand les denrées alimentaires, les produits d’hygiènes et le tabac sont disponibles, les détenus sont généralement directement livrés en cellule. Un bon de commande est joint à leurs achats afin qu’ils puissent vérifier que l’intégralité des articles est bien arrivée. Il arrive que des prisons réservent un guichet pour que les détenus viennent retirer sur place leurs commandes. Cela dépend encore des politiques menées par les établissements pénitentiaires.   

À quelle fréquence les bons de cantine sont-ils distribués par l’administration pénitentiaire ?

En règle générale les bons de cantine sont livrés une fois par semaine aux détenus qui peuvent par conséquent se faire livrer aussi une fois par semaine leur tabac, aliments, revues et boissons. Les heures et dates de dépôt de bons et de retrait des courses varient en fonction du règlement intérieur des établissements pénitentiaires.

Qu’est-ce que la cantine exceptionnelle, ou cantine extérieure ?

Une fois par mois, les détenus peuvent acheter des produits indisponibles sur les catalogues de cantine hebdomadaire grâce à ce que l’on appelle la cantine exceptionnelle ou la cantine extérieure. Pour procéder à des achats de matériel spécifique, acquérir des vêtements ou encore d’autres produits alimentaires comme de la viande, on peut passer par ce type de cantine en détention.

Des commandes spéciales délivrées une fois par mois aux détenus par correspondance

Pour acheter des produits lors de cantines spéciales, les détenus complètent un tout autre formulaire, disponible cette fois-ci une fois par mois. Il convient là encore d’avoir assez d’argent sur son pécule pour pouvoir commander les produits souhaités et d’être autorisé par la direction de la prison à les acheter. Par exemple, il est possible de s’offrir une console de jeux par correspondance pendant la période d’ouverture de cette cantine spécifique.

Des livraisons spécifiques que le personnel pénitentiaire se charge d’effectuer pour les détenus

La cantine extérieure, elle, est réservée aux établissements pénitentiaires dont le nombre de détenus est réduit. En effet, quand une prison n’a que très peu de détenus en charge, le personnel pénitentiaire effectue lui-même, une fois par mois, les courses spéciales de ces derniers en se rendant dans une grande surface de proximité.

À partir de quel moment les détenus peuvent-ils cantiner ?

Les détenus peuvent cantiner dès lors que leur compte nominatif personnel est alimenté. Généralement, cela intervient quelques jours, voire semaines, après l’incarcération d’une personne, alors qu’elle reçoit un virement de la part d’un membre de sa famille ou d’un proche de l’extérieur. Cependant, si une personne est placée en détention alors qu’elle a de l’argent liquide sur elle, elle peut choisir de le placer sur son pécule pour cantiner dès son arrivée au quartier arrivant.

paquet de cigarettes

Questions les plus fréquentes au sujet de la cantine en prison

Ce que l’on nomme la gamelle en prison, ce sont les repas offerts gratuitement aux détenus qui n’ont pas les moyens de cantiner des aliments pour se nourrir. Distribuée plusieurs fois par jour, directement en cellule, la gamelle est proposée en petite quantité et sa qualité est généralement moquée par ceux qui se trouvent en détention. Elle permet toutefois à ceux qui souffrent de la précarité carcérale d’accéder à des plats partiellement équilibrés quotidiennement.

Non, il n’est pas possible d’acheter de l’alcool en prison, car les bons de cantine ne proposent pas ce type de produit. Néanmoins, les détenus sont nombreux à fabriquer eux-mêmes leur alcool grâce à des astuces qui se transmettent de cellule en cellule. Des trafics au sein même des établissements pénitentiaires permettent donc la consommation d’alcool malgré l’interdiction.

Oui, les détenus peuvent être privés de cantine dans le cadre de sanctions disciplinaires pour une durée de deux mois au maximum. De même, s’ils sont placés à l’isolement ou en quartier disciplinaire, ces derniers ont un accès limité aux produits de l’extérieur. Néanmoins, le tabac, les produits d’hygiène et de correspondance ne peuvent en aucun cas être interdits aux détenus, même s’ils ont commis des abus ayant donné suite à des sanctions.

Si un détenu rencontre des difficultés en lien avec la cantine de son établissement pénitentiaire telles qu’un produit non livré, mais encaissé ou encore un article défectueux, il bénéficie de 24 h pour le signaler au service des cantines de la prison.

La gestion du compte nominatif peut aussi être saisie en cas de facturation supérieure au montant de la commande tandis que le juge administratif peut également être alarmé en cas d’excès de pouvoir de la part des autorités pénitentiaires dans la gestion des cantines et particulièrement dans l’encadrement des prix pratiqués

Si un détenu passe commande alors que son pécule n’est pas alimenté ou que le montant présent sur le compte nominatif est inférieur au prix de ses achats, la commande est annulée. En effet, pour pouvoir accéder aux produits disponibles sur les bons distribués en cellule, il convient d’avoir assez d’argent. S’il manque des fonds, le service des cantines informe le détenu que la commande effectuée n’a pas pu être confirmée.

Si jusqu’en 2012, des écarts de prix injustifiés contraignaient les détenus à payer le prix fort des produits abordables, des changements ont eu lieu. Désormais, la plupart des établissements pénitentiaires pratiquent des tarifs similaires à ceux des grandes surfaces et les abus sont limités notamment par le fait que les détenus peuvent désormais saisir le juge administratif pour excès de pouvoir.

120 établissements pénitentiaires sur 191 ont effectivement signé un accord-cadre sur les prix des produits vendus en cantine, ce qui les rend beaucoup plus accessibles à toutes les personnes écrouées.