Envoyer du courrier à un détenu en prison
- Date de dernière mise à jour : 20 juin 2024
Que vous souhaitiez faire parvenir une lettre à un détenu ou un colis pour les fêtes, il convient de respecter les règles de l’administration pénitentiaire. Découvrez comment faire pour envoyer du courrier à une personne incarcérée au sein d’une prison française.
Démarches pour les membres de la famille et proches des détenus
Envoyer des lettres ou des colis à un détenu
Peut-on envoyer du courrier à un détenu ?
Dans le cadre du droit à la correspondance, il est tout à fait possible d’envoyer du courrier à un détenu incarcéré au sein d’une prison française et ce dernier peut également y répondre. Pour échanger avec leurs proches, les personnes écrouées se voient d’ailleurs remettre un kit de correspondance dès leur arrivée au sein d’un établissement pénitentiaire.
Si les lettres adressées à une personne placée en détention respectent les règles de l’administration carcérale, elles lui seront remises dans les plus brefs délais directement en cellule. Les échanges par courrier sont essentiels pour certains détenus, notamment lorsque ces derniers n’ont pas assez d’argent pour téléphoner ou n’ont plus de contact avec leurs proches.
Pour pallier une telle solitude, certains postent des annonces qui indiquent leur souhait de correspondre avec des personnes étrangères situées à l’extérieur. Des bénévoles peuvent ainsi entamer des échanges avec des personnes incarcérées et améliorer considérablement leur quotidien.
Des exceptions pour certains prévenus
Si l’envoi et la réception de courriers sont des droits accordés à l’intégralité des personnes écrouées, certaines exceptions viennent toutefois confirmer cette règle.
En effet, les prévenus, qui sont placés en maison d’arrêt en attendant d’être jugés, peuvent parfois se voir interdire le droit de correspondre par lettres interposées :
- Pendant 10 jours, renouvelables une fois, certains prévenus peuvent être interdits de communication avec l’extérieur (téléphone, courrier, parloirs…), lorsque le magistrat responsable du placement en détention provisoire d’un détenu estime qu’une interdiction de communiquer est nécessaire ;
- Jusqu’à ce que le procès ait lieu, avec certaines personnes uniquement, qui peuvent ou non faire partie de la famille d’un prévenu, lorsque la justice estime que des échanges risquent de compromettre une enquête ou de porter atteinte aux victimes ou aux mineurs concernés par l’affaire judiciaire.
Des avocats et autorités judiciaires toujours joignables par courrier
Il est important de noter que même lorsqu’une interdiction de communiquer est décidée par la justice, les prévenus et détenus peuvent toujours correspondre par voie postale avec leur avocat ou avec d’autres autorités judiciaires. Ces courriers sont strictement confidentiels et même en l’absence de revenus, les personnes écrouées peuvent se voir remettre du papier, des enveloppes, des timbres et des stylos pour faire valoir leurs droits.
Comment envoyer du courrier à un détenu ?
Si vous souhaitez envoyer une lettre à une personne incarcérée au sein d’un établissement pénitentiaire, vous n’avez qu’à rédiger un courrier comme vous avez l’habitude de le faire. Même si l’absence d’un être cher vous pèse, veillez toutefois à rester concis, car le poids de votre pli est contrôlé par l’administration pénitentiaire.
Pensez aussi à écrire de manière lisible et à tenir des propos clairs, car il y a de fortes chances que votre lettre soit lue par un tiers avant d’être remise à son destinataire.
Quelles informations dois-je indiquer sur une enveloppe adressée à un détenu ?
Pour que votre lettre parvienne au détenu à qui vous écrivez, pensez à mentionner sur l’enveloppe l’adresse de l’établissement pénitentiaire, le nom et le prénom du détenu et son numéro d’écrou. Le bâtiment au sein duquel ce dernier se trouve et son numéro de cellule peuvent être ajoutés sur le pli si vous êtes en possession de ces informations.
Pour que ce dernier soit en mesure de vous répondre, veillez aussi à indiquer au verso de l’enveloppe votre adresse postale et si besoin, votre nom de famille et prénom.
Quel est le poids maximum autorisé pour un courrier adressé à un détenu ?
L’envoi de courriers vers la prison doit respecter certaines règles en termes de poids et de dimensions. En effet, pour que votre lettre ne soit pas considérée comme un colis aux yeux des autorités, il convient de veiller à ce qu’elle ne pèse pas plus de 2 kilos.
Pensez aussi à affranchir cette dernière correctement, car les frais d’affranchissement ne peuvent en aucun cas être pris en charge par l’administration pénitentiaire.
Peut-on envoyer des objets par courrier à une personne écrouée ?
Des photographies ou des carnets de timbres peuvent être ajoutés à une lettre adressée à un détenu, à condition que le courrier ne pèse pas trop lourd et que les images envoyées respectent les règles de l’administration pénitentiaire.
Des photos de famille peuvent tout à fait être transmises, mais des images faisant l’apologie de la drogue, du crime ou de la violence ainsi que des photos pornographiques donneront lieu, elles, à une retenue du courrier.
Pour ce qui est des autres objets qui sont potentiellement plus lourds, il faudra privilégier l’envoi de colis, durant les moments clés de l’année où ces derniers sont autorisés en prison. Pendant les fêtes de fin d’année, cette démarche est possible à condition de respecter une fois de plus le règlement intérieur de l’établissement pénitentiaire.
"La correspondance en prison est le fil ténu qui tisse des liens entre l’enfermement et l’humanité, offrant à l’âme captive une fenêtre sur le monde extérieur, un souffle de liberté dans l’encre des mots."
Dans quelles situations mon courrier peut-il être retenu par l’administration pénitentiaire ?
Si les lettres que vous adressez à un détenu ne respectent pas les règles de l’administration pénitentiaire, il y a fort à parier que ces dernières fassent l’objet de retenues après avoir été contrôlées. Dans de telles situations, les courriers sont conservés et restitués aux détenus le jour de leur libération.
Votre lettre contient des caractères illisibles
Si votre courrier ne peut pas être vérifié avant d’être délivré à un détenu, à cause de caractères illisibles ou du manque de clarté de vos propos, les responsables de la gestion de la correspondance en prison peuvent décider de retenir vos plis. Le détenu sera informé de la situation, mais ne pourra pas récupérer les lettres avant sa libération.
Votre courrier contient des insultes ou menaces
Les courriers contrôlés par l’administration pénitentiaire ne doivent pas non plus contenir des insultes ou des menaces à l’égard d’un détenu, d’une victime, d’une tierce personne ou des autorités judiciaires. Ce type de lettres peut aussi être retenu pour protéger le détenu, les victimes et témoins d’une affaire en cours ou encore d’éventuels mineurs.
Votre lettre contient des données utiles pour une enquête en cours
Les courriers révélateurs sont eux aussi susceptibles d’être conservés par l’administration carcérale et même transmis aux autorités judiciaires mandatées pour traiter une affaire en cours. Par conséquent, veillez à éviter de mentionner des données relatives à une enquête pour être assuré que la personne écrouée se voit remettre les lettres qui lui sont adressées.
Sous quel délai un courrier adressé à un détenu lui est-il délivré ?
Étant donné que les courriers doivent être contrôlés avant d’être délivrés à un détenu, le délai d’acheminement de vos lettres risque d’être plus conséquent que d’habitude. Néanmoins, les personnes écrouées reçoivent généralement en moins d’une semaine les envois adressés par leurs proches lorsqu’ils ne contiennent aucune information susceptible de donner lieu à une retenue.
Courrier en prison : les chiffres en France
Questions les plus fréquentes au sujet des courriers adressés aux détenus
Non, une fois le permis de visite délivré à un proche de détenu, ce dernier peut réserver autant de parloirs qu’il souhaite sans avoir à renouveler ces démarches, et ce, jusqu’à la libération du membre de sa famille écrouée.
En revanche, si une suspension du permis de visite a lieu au cours de la période de condamnation d’une personne incarcérée, des démarches devront être à nouveau entamées pour obtenir de nouveau le droit de se rendre au parloir.
Oui, dès lors que ces dernières respectent aussi les règles et qu’elles n’impactent pas trop le poids du pli qui, pour rappel, ne peut dépasser 2 kilos. Des photos de famille, de vacances, de proches de détenus ou de ses enfants peuvent lui être adressées, mais des images violentes, à caractère criminel ou sexuel, elles, ne peuvent passer les murs de la prison.
Oui, un détenu peut tout à faire recevoir du courrier écrit en arabe, en hébreu ou dans toute autre langue que le français, mais des informations comprises dans la lettre doivent tout de même respecter les règles de l’administration pénitentiaire.
Un traducteur mandaté par les services de vaguemestre peut effectivement vérifier le contenu des courriers rédigés dans une langue étrangère avant de les délivrer à une personne écrouée. Notez que généralement, les concernés se voient remettre leurs plis dans des délais rallongés.
Oui, un placement à l’isolement ou une hospitalisation n’entravent en rien le droit de correspondance accordé aux détenus. Par conséquent, un détenu placé dans un tel quartier après avoir été sanctionné peut continuer à recevoir des lettres rédigées par ses proches et est aussi autorisé à y répondre.
Pour faire valoir leurs droits, les détenus qui voient systématiquement leurs courriers être retenus peuvent entamer un recours, dans un premier temps, en contactant la Direction de l’établissement pénitentiaire au sein duquel ils sont écroués, puis auprès du Tribunal administratif si besoin.
Si les lettres n’ont aucune raison d’être retenues et qu’aucune donnée pouvant porter atteinte à un détenu, une victime ou encore aux autorités judiciaires n’est relevée, le détenu pourra voir les courriers lui être restitués et recevoir désormais tous les plis qui lui sont adressés.
Oui, sauf si ces dernières sont adressées aux détenus par leur avocat ou par une autorité judiciaire. Les lettres envoyées par les proches et la famille des détenus, elles, sont susceptibles d’être lues et contrôlées par les services de vaguemestre. Il convient donc de respecter les règles citées plus haut pour éviter que le courrier soit retenu.
