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Attaque d’un surveillant pénitentiaire : La prison de Baie-Mahault bloquée

blocage du centre pénitentiaire de baie-Mahault

Dimanche 27 octobre dernier, un membre du personnel pénitentiaire affecté à la maison d’arrêt de Baie-Mahault, en Guadeloupe, a été victime d’une attaque. Le détenu mis en cause aurait agressé le surveillant, en lui jetant de l’eau bouillante au visage. Lundi 28 octobre, les agents ont totalement bloqué la prison, réclamant davantage de moyens et une prise en compte de la surpopulation carcérale au sein du centre pénitentiaire.

Un surveillant pénitentiaire agressé à la prison de Baie-Mahault

Une fois de plus, la maison d’arrêt pour hommes de Baie-Mahault, en Guadeloupe, a été la cible de violences à l’encontre du personnel pénitentiaire. Régulièrement en proie à la colère des détenus qui évoluent dans des conditions indignes et qui souffrent parfois de troubles de la santé mentale non traités, les surveillants déplorent aujourd’hui le fait que l’un des leurs a été victime d’une attaque dimanche dernier.  

Aux alentours de midi et demi, un surveillant pénitentiaire de 52 ans a dû être transporté d’urgence au Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe. Pour cause, un détenu aurait jeté un liquide bouillant en le visant, plongeant sa victime dans un état grave, à cause de brûlures sévères au bras et au visage.  

Un détenu violent et atteint de troubles psychiatriques mis en cause

Le détenu en question, déjà connu pour ses antécédents de violence et pour ses troubles psychiatriques non traités, a immédiatement été admis en quartier disciplinaire. Selon nos sources, les personnes incarcérées à la maison d’arrêt surpeuplée de Baie-Mahault seraient nombreuses à déclencher ce genre d’incidents, dans l’unique but d’être transférés vers un autre établissement pénitentiaire.

L’agent victime de l’attaque est désormais hors de danger

Après une opération, l’agent attaqué a pu rentrer chez lui sain et sauf. Conscients des dangers encourus, les autres membres du personnel demandent toutefois à ce que le détenu coupable de l’agression soit renvoyé vers un autre établissement pénitentiaire. Ces derniers estiment aussi que la situation, qui ne fait que s’aggraver, est due à la surpopulation qui touche la maison d’arrêt et ont entamé ce lundi une opération de blocage pour être entendus.

La maison d’arrêt de Baie-Mahault, en Guadeloupe, bloquée par le personnel pénitentiaire

Dès 5 heures du matin, une cinquantaine de membres du personnel pénitentiaire ainsi que des représentants de syndicats de surveillants ont bloqué la maison d’arrêt de Baie-Mahault. Le ras-le-bol général et la dégradation des conditions de travail des agents ont donné lieu à un blocage total du centre pénitentiaire pour toute la journée.  

Une opération « Rien ne sort, rien ne rentre » pour alerter les autorités

L’opération « rien ne sort, rien ne rentre », qui a eu lieu au lendemain de l’attaque, avait pour but premier d’alerter les autorités sur les conditions toujours plus difficiles pour les détenus comme pour le personnel pénitentiaire. Durant cette journée de blocage à Baie-Mahault, une liste d’exigences a été rédigée par les intéressés. Elle a d’ores et déjà été envoyée à Paris.

Les syndicats sollicitent davantage de moyens contre des agressions de plus en plus courantes

Outre le fait qu’ils souhaitent voir le détenu coupable de l’attaque être transféré, les surveillants ont demandé davantage de moyens humains pour assurer la gestion quotidienne des personnes écrouées en Guadeloupe. Pour que leur sécurité ne soit plus menacée et que d’autres attaques n’aient pas lieu, ils demandent également à s’entretenir avec la Mission outre-mer, responsable de la situation dans les établissements pénitentiaires ultramarins.

La surpopulation carcérale, une fois de plus pointée du doigt par le personnel pénitentiaire

Devant la prison de Baie-Mahault, en cette journée de blocage, deux mots sont sur toutes les lèvres « surpopulation carcérale ». Selon les agents qui déplorent l’agression de leur collègue de travail, surveillant pénitentiaire, le nombre trop élevé de détenus en comparaison des capacités réelles d’accueil de l’établissement explique la recrudescence d’incivilités et d’attaques.

À Baie-Mahault, le taux d’occupation est de 188,4 %

Il faut dire que dans la maison d’arrêt guadeloupéenne qui accueille des hommes prévenus ou condamnés à de courtes peines, le taux d’occupation atteint 188,4 %. En clair, cela signifie que la structure conçue pour accueillir 251 personnes écrouées doit composer avec 473 détenus. Cette promiscuité est source de tensions et alimente la violence entre les détenus et envers le personnel pénitentiaire.

150 détenus contraints de dormir sur un matelas au sol

Ces derniers mois, ce sont pas moins de 150 matelas, posés à même le sol, qui ont été commandés par le personnel de la maison d’arrêt de Baie-Mahault pour accueillir le plus dignement possible les nouveaux arrivants. Si l’agrandissement de la prison est prévu, les syndicats se montrent soucieux. Selon eux, cela ne donnera lieu qu’à davantage d’incarcérations et ne permettra en rien d’améliorer les conditions de travail des surveillants.

Une promiscuité et des conditions carcérales dégradées qui sont source de violences

Au sein des cellules surpeuplées de la maison d’arrêt de Baie-Mahault, les détenus sont nombreux à souffrir de la situation. Contraints d’évoluer à 3 ou 4 dans moins de 10 m2, parfois avec un partenaire atteint de troubles psychiatriques, ces derniers cèdent parfois à la colère, voire à la violence. Comme vu plus haut, pour être transférés vers des lieux moins peuplés, certains n’hésitent pas à attaquer le personnel quitte à prolonger de plusieurs mois, voire de plusieurs années, la durée de leur peine.

Sources : la1ere.francetvinfo.frliberation.frlemonde.frsudouest.fr