L’alcool en prison
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- Date de dernière mise à jour : 6 novembre 2024
Depuis 1995, l’alcool n’est plus autorisé en détention. Pourtant, nombreux sont les détenus qui souffrent d’addiction aux boissons alcoolisées. Omniprésent en prison malgré les règles, l’alcool circule malgré des fouilles et saisies qui s’intensifient.
Est-ce que l’alcool est autorisé en prison ?
Depuis 1995, les personnes incarcérées ne peuvent plus consommer ni posséder d’alcool en détention. En cellule, dans les coursives et au parloir, toutes les boissons alcoolisées sont exclues. D’ailleurs, il n’est plus possible de cantiner ni vin ni liqueurs, autres produits susceptibles de provoquer l’ivresse des détenus.
L’alcool strictement interdit dans les cellules des prisons françaises
Pour éviter tout risque de voir cette règle être contournée, le personnel pénitentiaire procède régulièrement à des fouilles et saisies d’alcool et de drogues dans les cellules des établissements français. En effet, en maison d’arrêt comme en centre de détention, la possession de boissons alcoolisées est strictement prohibée, mais aussi sévèrement sanctionnée. Ce n’est pas le cas des cigarettes, encore autorisées dans l’ensemble des établissements pénitentiaires de France. Celles-ci peuvent en effet être cantinées.
Les proches de détenus non autorisés à apporter de l’alcool au parloir
Aux parloirs, les proches de détenus ne sont pas non plus autorisés à apporter de l’alcool. Qu’il s’agisse de bières à consommer durant le créneau réservé ou de boissons alcoolisées apportées en guise de présent à une personne écrouée, le personnel pénitentiaire n’autorise en aucun cas les familles à détenir de l’alcool au moment des visites aux parloirs.
Comment l’alcool parvient-il à circuler malgré tout en prison ?
Malgré l’interdiction qui contraint les détenus à se passer de boissons alcoolisées pendant une période de détention, l’alcool parvient bel et bien à circuler dans les coursives et cellules des établissements pénitentiaires français.
De véritables trafics ont même parfois lieu, afin d’alimenter les addictions de ceux qui souffrent de pathologies liées à la consommation d’alcool et de permettre à d’autres de céder à l’ivresse pour oublier des conditions de détention parfois difficiles.
Des détenus qui parviennent à fabriquer de l’alcool en prison
En cellule, les détenus les plus téméraires n’hésitent pas à utiliser de la nourriture en prison comme des fruits, de la mie de pain et d’autres ingrédients rigoureusement préparés pour fabrique eux-mêmes leur alcool. En effet, certains s’improvisent distilleurs et parviennent, avec beaucoup de patience, à élaborer de quoi s’enivrer en prison.
Si de telles pratiques sont évidemment prohibées par le personnel pénitentiaire, elles existent toutefois et permettent aux concernés de se confectionner de quoi boire, voire de vendre ou troquer les solutions distillées en cellule.
Des boissons alcoolisées parfois livrées par drones
Des drones livrent aussi fréquemment des objets, aliments et boissons non autorisées aux prisons françaises. En passant par-dessus les murs de barbelés, ces appareils pilotés depuis l’extérieur par des proches de détenus acheminent de l’alcool à ceux qui en sont privés.
Si des brouilleurs sont désormais installés aux abords des établissements pénitentiaires, ces derniers ne sont pas toujours efficaces et des alternatives permettent d’accéder à de l’alcool en détention.
De l’alcool jeté par-dessus les barbelés des établissements pénitentiaires
Enfin, la vieille méthode du jet d’objets interdits au-dessus des barbelés des prisons françaises continue d’alimenter les établissements pénitentiaires en alcool, mais aussi en drogue. Pour que les détenus puissent boire ou revendre des boissons alcoolisées, des complices n’hésitent pas à jeter depuis l’extérieur des bouteilles en plastique contenant des alcools forts prisés en cellule.
Quelles sanctions risquent les détenus qui détiennent de l’alcool en cellule ?
Lorsqu’un détenu est pris en flagrant délit de consommation ou de possession d’alcool, le personnel pénitentiaire rédige un compte-rendu d’incident et des sanctions disciplinaires sont à prévoir. En prime, le JAP est informé du manquement au règlement intérieur et des conséquences peuvent avoir lieu au moment de solliciter un aménagement de peine.
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Questions fréquentes au sujet de l’alcool en prison
Comment fabrique-t-on de l’alcool en prison ?
Pour fabriquer de l’alcool en détention, les détenus utilisent divers ingrédients. La levure de bière, la mie de pain, le sucre, et les jus de raison, d’orange ou de pommes sont fermentés puis distillés de manière artisanale avec les moyens du bord.
Des alambics fabriqués par les détenus servent à fabriquer des alcools particulièrement forts, mais prisés de ceux qui sont contraints de se passer d’ivresse pendant la durée de leur condamnation.
Les détenus peuvent-ils cantiner des boissons alcoolisées ?
Non, depuis 1995, le vin et les autres alcools ont totalement disparu des catalogues de cantine distribués aux détenus. Par conséquent, il n’est plus possible d’accéder légalement à des boissons alcoolisées lorsqu’on est placé au sein d’un établissement pénitentiaire.
Existe-t-il des aides en prison pour en finir avec l’alcoolisme ?
Oui, en détention, l’unité sanitaire accueille les détenus qui souffrent d’addiction comme la toxicomanie ou l’alcoolisme. Un suivi psychologique et un traitement médicamenteux adapté peuvent aider les personnes incarcérées à en finir durablement avec l’alcoolisme durant leur placement au sein d’un établissement pénitentiaire.
Comment les établissements pénitentiaires luttent-ils contre la présence d’alcool ?
Pour lutter contre la présence d’alcool, le personnel pénitentiaire procède régulièrement à des fouilles de cellule et sanctionne lourdement les personnes écrouées qui possèdent, fabriquent ou revendent des boissons alcoolisées en prison. Si des saisies ont régulièrement lieu, les détenus parviennent toutefois toujours à alimenter leur addiction durant leur période de détention.