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100 narcotrafiquants dans une prison « de haute sécurité »

narcotrafiquants en prison

D’ici cet été, Gérald Darmanin a pour projet de transférer les 100 narcotrafiquants les plus influents du pays dans une prison « de haute sécurité ». C’est avec l’objectif de mettre un terme à la poursuite d’activités illicites de certains détenus que le ministre de la Justice envisage cette mesure. Voici ce que l’on sait sur ce projet.

Une prison « de haute sécurité » pour les 100 plus gros narcotrafiquants français

En prison, les détenus ne sont pas tous privés de smartphone ni de stupéfiants. Les plus influents se font même acheminer tout ce qui leur plaît à l’aide de drones et continuent d’assurer leurs activités illicites depuis leur cellule.

Chaque jour, des personnes condamnées alimentent en quantité des stupéfiants dans des points de deal situés en dehors des prisons, commanditent des assassinats et génèrent quantité d’argent sale, réinvesti dans le narcotrafic.

Pour lutter contre ces comportements, le nouveau ministre de la Justice, Gérald Darmanin, envisage de réquisitionner un établissement pénitentiaire complet et d’en faire une prison « de haute sécurité ». Elle devrait prochainement accueillir, mais surtout isoler, les 100 narcotrafiquants les plus influents du pays.

Lutter contre le trafic de stupéfiants en isolant les trafiquants

C’est en isolant les acteurs majeurs du trafic de stupéfiants français que le ministre compte lutter contre le narcotrafic qui fait chaque jour de nouvelles victimes. Car aux Baumettes, à Fleury-Mérogis ou encore à Corbas, les détenus poursuivent parfois leurs activités grâce aux nouvelles technologies. Les smartphones sont acheminés jusqu’en cellule, ce qui permet aux criminels de poursuivre sans contraintes leurs activités depuis la prison.

En transférant les concernés vers un établissement pénitentiaire hautement sécurisé et en les isolant davantage, le ministre espère une accalmie. Car pour rappel, en octobre dernier, un meurtre causant le décès d’un chauffeur VTC marseillais avait été commandité depuis la prison de Luynes, qui fait face à un sévère manque de personnel.

Une mesure qui pourrait dès cet été impacter le crime organisé

Le projet de réunir 100 narcotrafiquants dans une prison de haute sécurité pourrait impacter le crime organisé dès cet été. C’est sans attendre que Gérald Darmanin souhaite transférer les plus gros trafiquants de stupéfiants écroués vers un établissement conçu pour sévir.

Quelques moyens financiers seront toutefois requis pour mener à bien cette mesure qui, si elle ne nécessite pas de loi, risque de chambouler le système carcéral. En effet, la prison mentionnée ne sera pas une nouvelle structure, mais un établissement vidé de ses actuels occupants. Ces derniers devront donc eux aussi être accueillis ailleurs.

Une prison 100% adaptée à la lutte contre le narcotrafic

La prison qui devrait prochainement accueillir les 100 plus gros trafiquants de drogues du pays devra être entièrement dédiée à la lutte contre le narcotrafic. Des aménagements coûteux sont à prévoir pour personnaliser l’établissement pénitentiaire qui sera réquisitionné dès cet été par de nouveaux détenus.

Des dispositifs spécialement déployés pour empêcher la poursuite du trafic

Pour rendre concret son souhait de mettre un terme aux activités illégales des trafiquants incarcérés, le garde des Sceaux a évoqué certaines mesures. Dans la prison réservée à l’accueil des détenus condamnés pour trafic de stupéfiants, un système de brouillage particulièrement efficace et un dispositif anti-drone sont présents.

L’idée est de rendre inutilisables les smartphones depuis l’intérieur de la structure et de priver les trafiquants d’acheminement de produits interdits en détention. Cela mettrait non seulement un terme aux trafics d’articles illicites dans les coursives des prisons, mais aussi à la poursuite d’activités frauduleuses depuis les cellules.

Du personnel pénitentiaire formé pour accueillir les 100 plus gros trafiquants du pays

Le personnel pénitentiaire qui intègrera prochainement la prison réservée aux narcotrafiquants sera spécialement formé pour détecter tout manquement de la part des détenus. Les surveillants seront en prime rendus anonymes pour éviter tout risque de représailles, mais aussi de corruption. Leur mission principale sera d’empêcher les concernés de poursuivre leur trafic en prison.

Des prisons susceptibles de répondre aux critères de sécurité de Darmanin

Lors de la présentation de son projet, Gérald Darmanin a indiqué que deux prisons étaient susceptibles de répondre aux critères de sécurité requis pour accueillir les narcotrafiquants. Si ce dernier n’a pas cité les établissements en question, FranceInfo a mené l’enquête.

Selon le média, le centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe et celui de Vendin-le-Vieil disposent de systèmes de brouillage assez performants pour réduire à néant les chances de communication avec l’extérieur

Une mesure déjà critiquée par les professionnels du droit et syndicats

Après l’annonce de ce projet par Gérald Darmanin, certains avocats ainsi que le syndicat national des directeurs pénitentiaires SNPD-CFDT se sont montrés plutôt critiques. Le secrétaire général de l’organisme trouve d’ailleurs risqué « de mettre au même endroit de mêmes profils violents pour certains, qui peuvent être en concurrence et qui peuvent rendre cet établissement ingérable ».

De leur côté, les avocats craignent que la mesure ne puisse être une réussite qu’avec des moyens financiers importants et du personnel qualifié. À l’heure où les établissements pénitentiaires peinent à recruter et où le budget alloué aux prisons est restreint, la lutte contre le narcotrafic risque de ne pas voir le jour dans les délais.

Sources : francebleu.frpublicsenat.frlemonde.fr